Sunday, October 7, 2018

Histoire uchronique II : les plus grands simulacres de l'histoire !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique, Ph. D
traduit et adapté de l'anglais par lui-même
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Voici une traduction de notre article intitulé "Uchronic history II : the greatest shams of history !", publié sur "Global Politics and Economics" le 1er juillet 2018.


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Préparez-vous à découvrir quelque chose que vous ignorez !
Attendez-vous à voir vos certitudes ébranlées !
Otons le voile des plus grands simulacres de l'histoire, concernant Louis XVI et Marie-Antoinette !


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Aujourd'hui, nous allons évoquer un homme extraordinaire, qui fut à la fois un banquier et l'habile secrétaire du Cabinet Secret du Roi aux Tuileries, jusqu'au 10 août 1792.
Après l'assaut des Tuileries à cette date, il se débrouilla par lui-même en solo, et ce qu'il réalisa pour Louis XVI (1754 - 1793 ?) et pour Marie-Antoinette (1755 - 1793 ?) paraît incroyable.
Son nom était Jean de Batz (mais souvent, les documents se rapportant à lui indiquent également "Jean-Pierre de Batz", 1754 - 1822). Il était Baron, et il semble bien qu'il provienne de la même famille que Charles de Batz - plus connu sous le nom de D'Artagnan (1611 ~ 1615 - 1673) !
Il était né au château de Gouts [NDLR : ce mot avait un sens prémonitoire dans sa traduction anglaise], près de Tartas (dans les Landes, Aquitaine).
En tant que député et liquidateur de l'Assemblée Constituante durant la Révolution Française, il souligna que la seule annulation de la créance de la Compagnie des Eaux de Paris - qui était aussi gigantesque que douteuse - aurait pu parvenir à sauver le Trésor Royal !
En effet, le Baron de Batz était un expert financier et un nouveau type de banquier, en lien avec d'autres célèbres banquiers d'Europe.
Il fit une énorme fortune avec la Compagnie des Indes, et il était un spécialiste de la Magie Financière.
A cet égard, il demeure reconnu dans l'histoire de France pour deux audacieuses et ultra-dangereuses tentatives de sauvetage, concernant à la fois Louis XVI et sa femme, Marie-Antoinette.


La première opération de sauvetage s'est produite dans la matinée du 21 janvier 1793, dans le quartier Bonne Nouvelle de Paris. Normalement, il était prévu que 2000 de ses hommes soient positionnés aux abords du boulevard Bonne Nouvelle et de la rue de la Lune. Mais la plus grande partie d'entre eux était absente le jour dit, sans doute à cause de l'impressionnant nombre de gardes que Robespierre (1758 - 1794)  avait disposé le long de l'itinéraire du Roi, de la prison du Temple à la Place de Grève (aujourd'hui dénommée Place de la Concorde). Ses espions l'avaient informé de l'imminente tentative de sauvetage planifiée par De Batz. Ce dernier décida pourtant contre toute attente de lancer l'opération dans la rue de Beauregard, qui était toute proche, en face du n°52 (une plaque commémorative de la municipalité de Paris remémore d'ailleurs cet événement). Il était accompagné de plusieurs hommes, parmi lesquels s'en trouvait un qui était très corpulent et de grande taille (un sosie de Louis XVI). Et ils parvinrent à ouvrir une brèche dans le cordon de sécurité et à ouvrir la porte de la berline qui transportait le Roi jusqu'à l'échafaud. Ils criaient : "A nous peuple français, à nous ceux qui veulent sauver le Roi" ! Après cela , ils se retirèrent rapidement et s'évanouirent dans la foule, pendant que la berline filait à toute allure en direction de la Place de Grève.
Des années après, sous la Restauration, un moine belge proclama être Louis XVI, et dénia même à "son frère" Louis XVIII (1755 - 1824), tout droit de régner sur la France à sa place !
Ce moine faisait écho au "moine-roi en gris" de Varennes (1791 - Centurie de Nostradamus IX-20).
Il semble que les gens ne se soient pas aperçus le 21 janvier 1793, que l'homme qui fut guillotiné à 10 heures 22 soit arrivé avec les cheveux non coupés, comme cela apparaît clairement sur les gravures de l'époque !




Concernant la seconde tentative de sauvetage, elle apparaît également étonnante.
La Reine fut emprisonnée à la prison de la Conciergerie après l'exécution officielle de son mari, Louis XVI, et séparée de ses enfants qui restèrent dans la prison du Temple.
Tout le monde a certainement entendu parler du roman d'Alexandre Dumas, "Le Chevalier de Maison-Rouge" ( 1846), qui a trait à l'homme qui voulait sauver la Reine.
Ce livre est en fait inspiré de deux différentes tentatives de sauvetage, celle du Chevalier de Rougeville ( dans la prison du Temple, qui ne se réalisa pas), et celle du Baron de Batz (dans la prison de la Conciergerie).
Si nous nous concentrons sur De Batz, une femme qui ressemblait beaucoup à Marie-Antoinette ( un sosie donc), lui avait demandé de lui avancer 1 million pour acheter des complices à la prison de la Conciergerie !
Son nom était Cornélia de Galéan, Marquise de Janson, et elle voulait prendre la place de la Reine dans la prison de la Conciergerie !
Personne ne sait exactement ni la façon dont cela s'est passé, ni quand cela a eu lieu en 1793.
On considère généralement qu'après 1793, la susnommée "Cornélia de Galéan", Marquise de Janson n'était pas la Reine Marie-Antoinette évadée.
Elle le déclara elle-même à ceux qui cherchèrent à vérifier son identité réelle sous la Restauration, en expliquant que cette dernière avait finalement refusé son aide, dans le simulacre du Baron de Batz.
Ils la crurent...ou ne voulurent pas rendre les choses plus compliquées.
A titre d'épilogue cependant, il est connu que ladite "Cornélia de Galéan" aima beaucoup séjourner dans son "Petit Trianon de Provence" (château de Sauvan) : il lui rappelait tant le "Petit Trianon de Versailles", si cher à son cœur !
Qui qu'elle fut en réalité, Marie-Antoinette, Cornélia, ou la "Baronne de Korff" de l'escapade de Varennes, elle mourut de mort naturelle - et pas guillotinée donc - en 1834, à Paris !
On dit que le malchanceux Robespierre avait reporté l'exécution de la Reine à 12 heures 15, le 16 octobre 1793,  pour éviter la même mésaventure que celle du 21 janvier 1793 - possiblement en vain !












L'usage de sosies par le Baron de Batz, fait clairement écho à celui qui piègea la malheureuse Marie-Antoinette, malgré elle, dans la célébre "Affaire du Collier de la Reine", une intrigue qui fut si dommageable pour la Monarchie Française (1785).


Nous espérons que vous avez aimé cet article d'histoire uchronique, même si elle vous a obligé à penser et à remettre en question ce que vous preniez pour acquis. Ce que vous avez appris vous aidera à analyser les choses de façon plus profonde, et à vous faire librement votre opinion sans la pression mythologique habituelle.


Le Baron de Batz avec sa Magie Financière fut capable de remodeler la réalité selon ses souhaits royalistes. Pourtant, étrangement il nia toujours toute participation à ces deux sauvetages - probablement pour protéger les personnages royaux qu'il sauva.


Il nia également avoir aucun lien avec l'Abbaye d'Orval en Belgique, qui fut rapidement ravagée et incendiée par les Forces Françaises en 1793, à titre de représailles pour le sauvetage du 21 janvier 1793 (un matin si brumeux à Paris). Cette abbaye abritait de façon notoire des troupes autrichiennes !


Et à partir de sa luxueuse et opulente retraite du château de Chadieu (Puy-de-Dôme), jusqu'à sa mort en 1822 sous la Restauration, il affirma avec délice n'avoir rien à voir avec les opérations extraordinaires que les Révolutionnaires avaient attribuées à sa modeste personne !


Il mourut également de mort naturelle (d'apoplexie) et pas guilliotiné, même si sa tête avait été mise à prix sous la dictature de Robespierre - qui finit méchamment blessé à la mâchoire et guillotiné en Thermidor 1794.
L'Histoire retiendra que le Baron de Batz est parvenu à faire de remarquables pieds-de-nez à Robespierre, avec humour et intelligence, durant son "règne de Terreur" !


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