Monday, November 29, 2010

Le Soleil et les nuées de l'imprévisible : "l'après 2012" ne se joue pas forcément à Cancun !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique

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En 2012, le Protocole de Kyoto (Japon) vient à expiration, et l'actuel sommet de Cancun (Mexique) doit théoriquement amener à la conclusion d'un nouveau texte qui en assure la suite. N'y manquent finalement que les chefs d'Etat !
D'ici 2020 va-t-on passer d'un objectif de réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) de 20% à 30% par rapport à 2005, pour garder tout son sens au Protocole de Kyoto du 11 décembre 1997 - mais entré en vigueur le 16 février 2005, grâce à la ratification de la Russie ?
En tout cas, la coïncidence d'un nécessaire compromis post-Kyoto, avec le rendez-vous planétaire de 2012 que tout le monde craint sans le montrer, se déroule du 29 novembre au 10 décembre 2010 justement sur une terre Maya - en plein Yucatan.
Comme quoi la science officielle mondiale et l'ancienne religion de Vénus peuvent se rencontrer, plutôt que de se télescoper. Du moins, c'est à souhaiter !
La crainte de la disparition de certaines espèces animales comme les ours blancs et les rennes, à travers la fonte des glaces du Pôle Nord ou du permafrost, touche davantage les pays concernés comme la Finlande ou la Russie surtout. Quoi qu'il en soit, 100 milliards de dollars sont à trouver pour les politiques d'adaptation définies l'année dernière avec difficulté à Copenhague.



Les préoccupations de la plupart des pays présents sont très prosaïques et visent l'économie autant que le commerce. Ainsi les industriels de l'acier américain se disent prêts à attaquer l'Europe devant l'OMC, si l'on intègre les avions commerciaux dans le fameux calcul des "crédits carbone". Car l'Europe est de plus en plus entrevue comme celle qui bénéficie le plus du juteux marché de "ces véritables permis de polluer", surtout avec l'idée suggérée de les mettre aux enchères.
De même, la Chine que l'on présente à tort comme opposée à un accord avec les USA (les deux pays sont au coude à coude pour le rejet d'émissions carbonées, avec un total de 40%), a-t-elle des propositions très avancées sur les énergies renouvelables, comme l'éolien ou le solaire photovoltaïque. De plus, elle sait parfaitement que son problème majeur pour le maintien de sa croissance au même niveau dans le futur, est celui de ses ressources en eau, l'or bleu.
L'intrication climato-économique est évidente pour tous dans cette recherche globale d'un accord a-minima pas trop contraignant. Les USA devraient rester la locomotive de l'économie mondiale jusqu'en 2030 (peut-être moins en fait), tandis que la Chine continuera à vouloir les doubler une fois confortée sa seconde position devant le Japon. Car ce n'est pas encore le cas, puisque les deux pays sont en réalité pratiquement ex-aequo, suivant les variations paradoxales des cours de change. D'ailleurs, le Japon l'a bien compris, d'où ses interventions successives massives et indépendantes sur les marchés, depuis quelques semaines : il vise à une relance "électrique" de son commerce extérieur, véritable coeur de son économie.
Mais pour en revenir au changement climatique, le dragon qui dormait sous l'Océan Pacifique et son frère chtonien sont-ils toujours assoupis, là est la question ?



De toute façon, l'objectif de limiter la hausse de la température à l'échelle mondiale à 2°C d'ici 2030 (actuellement 1,2°C serait observé), sera peut-être atteint avec ou sans accord prorogeant celui de Kyoto...pour cause de refroidissement climatique inattendu.
La reforestation du Brésil ou d'autres grandes zones terrestres n'en sera peut-être pas la cause première. Car l'intervention humaine pourrait n'être guère nécessaire, si l'on suit les courbes d'activité solaire les plus récentes.
Bizarrement, les prévisions s'avèrent fausses sur les trois dernières années.
Le Soleil semble bouder la Terre, pour ce qui est de sa chaleur, et ses tempêtes jouent à cache-cache avec les astronomes, comme s'il dirigeait prioritairement ses rayons vers une anti-Terre que nous ne verrions pas.
En fait, les astronomes n'y comprennent plus rien. Cet astre puissant devient franchement imprévisible. Il semble presque se "figer" pour nous, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de fréquence magnétique du noyau central terrestre.
L'activité solaire serait un peu en baisse, au moment où paradoxalement les flux de plasma solaire pénétreraient au contraire davantage dans la brèche élargie du Pôle Nord.



On a beaucoup de mal à analyser l'impact réel de ces données contradictoires. Mais peut-être serait-ce la raison pour laquelle l'actuelle conférence porte sur "le dérèglement climatique" et non plus "le réchauffement climatique".
On préfère employer ces termes, car on ne sait pas si notre Terre va connaître à terme en réalité un réchauffement ou au contraire un refroidissement climatique, avec la disparition de la zone tempérée de l'hémisphère nord, entre autres.
Va-t-on vers une singulière alternance de bandes plus chaudes et de bandes plus froides sur Terre, comme cela semble être le cas sur l'astre solaire ?
En tout cas, la question du Soleil ne semble pas vraiment prise en compte à Cancun, malgré la proche présence d'un de ses temples. Sans doute, est-elle rattachée trop exclusivement aux thèses des climato-sceptiques, un an après la remise en cause de celles du GIEC ? Pourtant une position intermédiaire s'avérait possible.


Comme à l'accoutumée, les Humains veulent donner l'impression qu'ils maîtrisent tout à fait la situation, alors qu'ils ne disposent pas de tous les paramètres. Mais peut-être est-ce bien qu'ils se sentent enfin responsables de quelque chose après tout ! Le dérèglement climatique est-il causé uniquement par l'activité humaine, ou trouve-il aussi une origine sous-estimée dans les forces de l'espace que nous ne contrôlons pas, et l'évolution géologique cyclique et inéluctable de notre Terre ?
Egalement, l'année de la fin du Protocole de Kyoto, 2012, sera-t-elle marquée par un gigantesque "effet sucre", avec la fonte des glaces de l'Arctique ?
Quand un sucre fond dans l'eau, il est en effet notable qu'il reste solide tant que l'eau n'en a pas pénétré environ la moitié de sa surface. Et lorsque ce seuil est atteint, il fond subitement d'un seul coup et dans sa totalité.
Le fait d'empêcher désormais la formation de gaz à effet de serre au-dessus du Pôle Nord, en une couche qui refermerait au moins partiellement la brèche stratosphérique - à un stade déjà très avancé - où s'insinuent les flux de plasma solaire, n'est-il pas en ce sens plutôt pro-cyclique ? N'accentue-t-il pas au contraire le risque d'un fonte soudaine et massive des glaces ?


Un autre point important, non abordé pour l'instant à Cancun, concerne les nuées. Certains types de nuages comme l'aspératus sont tout à fait nouveaux. Ce nuage imprévisible à forte charge électrique aurait été répertorié seulement vers 2007 par les scientifiques britanniques : on en a observé des formations au-dessus de la Mer du Nord, ou de l'Amérique du Sud (Brésil...), et peut-être ailleurs (en Mer de Chine...). Ces cellules nuageuses ressemblent à "une mer déchaînée" en position inversée, pour un observateur situé sur la terre ferme.
On les connaît mal dans toutes leurs manifestations, ce d'autant qu'ils disparaissent aussi rapidement qu'ils sont apparus. Il semblerait qu'ils puissent affecter assez grandement tous types de transmissions. On ne sait pas quel est leur impact exact sur les vols commerciaux, même si on les suppose plus impressionnants que dangereux, par un a priori un peu hâtif.
Ils ressemblent à s'y méprendre aux formations nuageuses habituellement observées sur ...Jupiter. Ces nuées d'un type nouveau transforment-elles les cieux terrestres en ciel jovien ?


Le Mexique sera-t-il vraiment la nouvelle terre d'accueil des citoyens américains si le scénario catastrophe du film de 2004 de Roland Emmerich "Le jour d'après", antérieur de cinq ans à son autre film intitulé "2012", devait se produire ? Dieu seul le sait. Mais dans ce cas, il serait préférable de mettre tout de suite à bas le récent mur construit dans la région du Rio Grande, pour éviter l'afflux d'immigrants mexicains aux USA initialement. De fait, il pourrait s'avérer être un obstacle artificiel néfaste en cas de panique et de nécessité d'évacuation soudaine. Et à ce moment là, la puissance nucléaire des Etats de l'hémisphère nord n'aurait pas plus de valeur qu'un sucre dans une tasse de thé -ou de café - vide.

Or, le paradoxe, c'est que ce qui se décide en ce moment même à Cancun, sur la terre des Mayas, ne semble pas avoir une grand impact prévisible pour 2012, ni le jour d'après.
Pour beaucoup en fait, toute cette agitation autour du "dérèglement climatique" semble inutile, car les divers scénarii seraient tous exagérés, trop hollywoodiens, mais diablement rentables en tant que "business mondial de la peur".

Thursday, November 18, 2010

Le Château de Villette (Loiret) : l'étrange sceau des Grouchy sur le destin du monde !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique

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Le grand public a sans doute entendu parler du Château de Villette pour la première fois, dans le "Da Vinci Code" de Dan Brown (2003). Et il a pu en avoir un aperçu nocturne dans le film du même nom, réalisé en 2006. Un mystérieux anglais, sir Leigh Teabing, y apparaît comme la véritable "clé de voûte" du livre et du film.
Ce château du Loiret, proche de Versailles et situé à quelque distance de Paris, semble à certains critiques du "Da Vinci Code" comme parfaitement banal en réalité. Il ne serait qu'une demeure seigneuriale choisie au hasard par l'épouse de Dan Brown, et rien d'autre.
Cela serait quand même étonnant, car elle est historienne d'art et fort érudite.


Justement, Villette fut un lieu de rencontre historique prodigieux. Là, 229 ans plus tôt La Fayette (1757-1834) était tombé amoureux de Sophie de Grouchy (1763-1822), qui allait neuf années plus tard devenir Mme de Condorcet. Elle se maria alors avec un homme, dix-neuf ans plus âgé qu'elle, ce qui à l'époque était courant. Et le marquis de La Fayette assista d'ailleurs à la cérémonie de son mariage qui se déroula dans la chapelle du château, en 1786.
Or Condorcet lui-même (1743-1794), allait être le maître d'oeuvre politique d'un changement mondial d'unité de mesure des distances, avec le système métrique, étant également mathématicien et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences.
Olympe de Gouges (1748-1793), se rendit fréquemment à Villette, où elle fréquenta les Girondins, car c'était l'un des salons de pouvoir les plus prisés de cette chaude époque. Les Condorcet (Sophie et son mari) y refaisaient le monde.


Peu de gens savent que l'aventure personnelle de La Fayette et très probablement le destin de la grande nation que sont devenus les USA, se sont initialement joués en ces lieux magiques.
L'amour de La Fayette pour Sophie fut un amour déçu, et la petite histoire des hommes a retenu que ce dépit allait l'amener à quitter la France. Il désobéit au roi Louis XVI (1754-1793) en partant pour l'Amérique, via l'Espagne, prenant en quelque sorte le risque d'une désertion de son poste de capitaine des dragons de Versailles (1777). Cette grande cause qu'était la guerre des Insurgents, puis d'Amérique (1776-1783), le passionnait avec certitude, mais la souffrance d'un coeur brisé et contrit n'y fut pas pour rien. On pourrait à cet égard parler des curieuses conséquences mondiales d'un fatum amoureux, pour cet orphelin auvergnat qui ne savait pas bien danser : Marie-Antoinette (1755-1793), se moqua de sa gaucherie sans penser à mal, mais il semble qu'il s'en soit souvenu.


Sophie de Grouchy était également la soeur de celui qui allait devenir le maréchal Emmanuel de Grouchy (1746-1847). Mais ce maréchal peu marquant par ses victoires, et si imprévisible, allait faire défaut à Napoléon Ier à Waterloo (18 juin 1815). Qui ne connaît la fameuse phrase stigmatisant le désastre de Waterloo : on attendait Grouchy et ce fut Blücher (1742-1819) ?!
Le frère de Sophie est donc historiquement associé à l'une des plus grandes défaites de la France, pour avoir passé son temps à ...déguster des fraises trop bonnes, pendant que son empereur risquait le tout pour le tout, sans lui.
Car à y regarder de plus près, ce n'est absolument pas la stratégie de Napoléon (1769-1821) qui a été battue en brèche en Belgique, mais la fortune qui s'est retournée, par un étrange hasard...gustatif cette fois-ci. C'est peut-être la fraise qui devrait être le symbole de l'Europe actuelle, finalement !


Le Château de Villette porte en lui la marque des destins croisés, ou plus précisément des bifurcations de destins les plus étranges. Et l'on trouve par deux fois, le sceau des Grouchy. Mais ce ne serait là que coïncidences, ayant dépassé le strict cadre des destins individuels. Nous ne souscrivons pas du tout à l'idée selon laquelle, un simple hasard aurait présidé au choix de ce château, pour y situer un moment fort du "Da Vinci Code".

La famille de Grouchy dût se séparer du Château de Villette en 1818. Et il a changé de propriétaire à plusieurs reprises jusqu'à aujourd'hui. Ainsi l'endroit où se rencontraient Sophie et Gilbert (du Motier de La Fayette) pour flirter, mais danser gauchement, est-il devenu un centre de relaxation, à l'initiative de sa nouvelle et charmante propriétaire d'origine sino-américaine. Et le reste du château, luxueusement refait de 1999 à 2001, est dédié à l'événementiel.

Mais, il est tout à fait possible d'entrevoir les choses différemment et en tout cas d'oser émettre un constat : le Château de Villette semble avoir une curieuse influence sur les bifurcations de destins. Et à ce titre, il pourrait apparaître comme la demeure de la déesse romaine Fortuna, ou mieux comme un temple caché dédié aux deux visages du dieu Janus. Dit autrement, une sorte de "Feng Shui mondial" n'y serait-il pas fort discrètement à l'oeuvre, à l'insu de tous ?


Tuesday, November 9, 2010

Pour une libération de la mode : au-delà des canons de la beauté, des rictus, et d'une idée de vacuité !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique

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Il existe selon les Anciens Grecs un rapport mathématique entre les proportions d'un être humain (ou de toute chose d'ailleurs) et la beauté idéale. C'est le fameux "nombre d'or", dénommé la "divine proportion" (1,618...) qui trouve à s'appliquer dans la mode tout à fait logiquement.
Ceci dit, même avec une telle constante des canons de la beauté, une grande diversité existe.
Or la mode n'est plus vraiment fondée sur le culte de la beauté. Elle a beaucoup changé des années 1970 à nos jours. Paradoxalement, c'est au moment où la femme se libérait enfin, que la mode allait chercher à davantage la contraindre. A l'inverse de la révolution vestimentaire d'un Poiret pourtant ancien, d'un Christian Dior, ou d'un André Courrèges, par exemple, elle s'est appesantie - non sur les corps devenus trop frêles, mais dans les esprits qui se sont alourdis.
Désormais, c'est le règne de la femme maigrichonne et très longiligne qui prédomine. Et ce sont les plus jeunes femmes, voire les jeunes filles, qui ont à souffrir de cet état de fait. Au "Sois-belle et tais-toi !", a succédé le "Souviens-toi que tu fus belle et tais-toi !", qui est sans doute pire.


La beauté a de tous temps impressionné, car elle a quelque chose de supra-humain, et donc de divin. Et l'on a toujours pratiqué son culte, même si Aphrodite (Vénus) ou Apollon (Apollo) ne sont plus adorés dans des temples, et n'ont plus leurs oracles. Ses nouveaux temples sont les "show-rooms" avec leurs grands créateurs qui dessinent la tendance. Mais quelque chose s'est profondément déréglé dans cet univers naguère "fantasmatique". Le rêve et la magie ont relativement disparu des podiums, pour laisser entrevoir le rictus de la souffrance, le tout dans une certaine vacuité créative.
Car la création est devenue assez "pompière", et les grands couturiers, s'ils tiennent au statut de leur griffe, sont obligés de faire au-moins deux défilés par an pour le rester. C'est pourquoi, un certain nombre d'entre eux semble avoir du mal à se renouveler.

A trop vouloir fuir le divin et le sublime, qui passaient naguère par les corps et les âmes, la mode s'est quelque peu "désacralisée". Passer du temps à obliger à toutes forces des jeunes femmes à maigir au-delà de la raison (avec le troublant phénomène des "Ana", pour ses anorexiques), afin qu'elles puissent enfiler un 36, alors qu'elles font plus naturellement un 38, est une aberration.
Et on peut d'ailleurs lancer le défi à ces créateurs de montrer leur capacité à réaliser de magnifiques 38, visibles sur un podium !
La mode à l'origine n'était pas faite pour nier la nature humaine, mais pour se modeler sur elle, pour l'habiller, si possible élégamment. Mais il est vrai que depuis la feuille de vigne d'Eve ou d'Adam, elle a beaucoup évolué.


Qu'elles viennent désormais surtout des pays de l'Est (Russie, Ukraine, Tchéquie, Slovaquie, etc.), ou maintenant d'Extrême-Orient avec le Japon et la Chine, voire des cinq continents, ces top models doivent suivre un parcours particulièrement difficile, éreintant et parfois périlleux. Or leur carrière sera souvent très éphémère, alors même que leur beauté n'aura souvent nullement fadi. Car on les prend très jeunes pour être plus malléables. Et elles la terminent avant même de s'être épanouies comme de vraies femmes, en dépit d'une beauté encore à éclore comme une rose, dans toute sa splendeur. Là est le grand paradoxe !
Ainsi, la mode s'est érigée sans s'en rendre compte en un nouveau "carcan", alors que tout un chacun a besoin de souffler au contraire, et de retrouver une plus grande liberté d'action.
Ceci dit, elle est tout à fait à l'image de cette société "Alcatraz" qu'on cherche constamment à nous imposer, sans utilité, pour le plus grand désarroi de tous et de toutes. Le jour où la mode retrouvera sa liberté d'antan, il en sera sans doute de même pour nous tous. Alors hâtons décisivement ce jour béni, et encourageons la foule de nouveaux créateurs ou de nouvelles créatrices de tous les horizons qui pénètrent dorénavant ce domaine toujours privilégié !

Si l'on fait une analyse psychologique affinée de ce qui est sous-jacent, on perçoit des choses étonnantes.
D'abord et avant tout, il y aurait un véritable "culte de la géante" sous-tendu par la mode actuelle. Or, une très grande majorité des femmes ne font absolument pas plus d'1,80 m. Beaucoup se situent entre 1,55 m et 1,65 m. Cet étrange écart avec la réalité observable, fait parfois songer que les défilés seraient plutôt faits pour des descendants des Nephilim de la Bible, que pour des hommes modernes - eux-mêmes hauts d'1,69 m à 1,77 m le plus souvent. L'accroissement de la taille s'observe en effet surtout dans la nouvelle génération, sans pour autant donner des géants au sens biblique.
Ensuite, il y a la recherche de plus en plus apparente d'un certain "androgynat", qui n'est pas sans rappeler non plus les écrits anciens, comme ceux de Platon (428 ou 427 - 348 ou 347 av. J.-C.), sur l'origine des hommes sur Terre. Dans "Le banquet" (189-190), ce dernier fait ainsi coexister trois genres distincts et non seulement deux : les hermaphrodites géants (les Aloades), 1er genre, puis l'homme et la femme, 2ème et 3ème genres, apparus du fait de la séparation en deux littéralement des êtres androgynes par Zeus (Jupiter), comme punition pour avoir osé attaquer l'Olympe des Dieux.
La mode chercherait-elle donc à faire passer un message subliminal sur cette origine mythologique, en rappelant que l'épouse de Zeus, Héra (Junon), avait ouvert "les grandes portes du temple de Janus" ?

Le "nombre d'or" des Anciens Grecs garde toute sa pertinence, et rien ne viendra le remplacer. Si un "90-60-90" pour les femmes a un sens visuel très évident et si attrayant, il n'en est pas de même du "80-65-80", voire du "corps fuseau". Ce type de mensurations qui tend vers l'unisexe, nécessite une certaine accoutumance "pour s'y faire" visuellement, sans être vraiment convaincu d'ailleurs. Car la mode actuelle peut rendre perplexe : elle se résume de plus en plus fréquemment à une belle frimousse sur un grand corps trop maigre et presque diaphane, ou parfois à de jolies formes surplombées par un visage assez banal et peu expressif. Et l'habitude d'encourager les mannequins à ne pas sourire - pour rendre ce qui reste de beauté, inaccessible -, n'a rien de très encourageant ni de vraiment séduisant.
Ces jeunes personnes n'ont pas à porter sur leurs épaules fragilisées, tout le poids d'une société qui se voit agonisante. La beauté doit rester la beauté, une tendre goutte d'éternité joyeuse et mutine dans l'univers qui nous entoure - et n'est pas du tout destiné à demeurer un monde hostile.
Mais pour cela, elle doit être valorisée et respectée en tant que telle, et non diminuée volontairement par le préjugé un peu hâtif de l'absence d'intelligence. Car le vide d'intelligence répondrait selon certains à la futilité de la mode. Quand on a le superflu, c'est qu'on a déjà le nécessaire, pourrait-on rétorquer. Demandons donc le superflu, pour notre propre bien-être, mais aussi par subtilité !


Il faut bien reconnaître que souvent la beauté à l'état pur fait peur, sauf aux vrais esthètes, tant elle incarne la perfection, c'est-à-dire le contraire de l'être humain. Elle serait considérée comme une sorte "d'anti-matière" divine par une partie des humains. C'est sans doute pour cela que l'on cherche tant et à tort, à domestiquer la beauté, quitte à l'annihiler au moins en partie. Et Dieu que c'est dommage, pour la joie et le bonheur que sa contemplation suscite inconsciemment et si instantanément en nous !

Car la beauté est "un hymne à la joie" d'une telle puissance qu'il n'a pas besoin de paroles pour se faire entendre, même si les notes de la clé secrète du monde (la musique, selon Pythagore et également la récente théorie des cordes) semble l'accompagner dans notre esprit. La mode aurait besoin d'un nouveau Poiret qui la décorsette encore plus, avec des top-models mangeant à leur faim, et ayant de cette manière retrouvé leurs formes féminines gracieuses.

Cela plairait tout autant à Dieu, le Créateur suprême, qu'à l'ange Azazel, le concepteur originel du maquillage comme élément de séduction. Et ce ne serait pas là un mince sujet d'étonnement réconciliateur pour le Ciel qui n'en reviendrait pas !