Thursday, January 21, 2021

Histoire uchronique VIII : le "Chemin de l'Aube", un legs de De Batz et de Boissy d'Anglas !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique, Ph. D
traduit et adapté de l'anglais et de l'italien par lui-même
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Voici la traduction et l'adaptation en français de notre article intitulé "Uchronic history VIII : the "Dawn Path", a legacy of De Batz and Boissy d'Anglas !" et "Storia u-Cronaca VIII : il Cammino dell'Alba, lascito di De Batz e di Boissy d'Anglas !", successivement publié en anglais et en italien sur "Global Politics and Economics", les mercredi 1er janvier 2020 et mardi 7 janvier 2020.

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Il se pourrait qu'un courant transversal ignoré donne un sursaut périodique à la vie politique, sociale et économique depuis la Révolution : celui du Baron Jean de Batz (1754 - 1822) et du Comte François-Antoine de Boissy d'Anglas (1756 -1826).
Nous l'appelons le "Chemin de l'Aube", car son but serait d'améliorer la vie de tous les jours à travers l'avènement d'un nouveau jour après l'Aube, avec un pragmatisme optimiste.
Nous avons déjà eu l'occasion d'attirer votre attention sur ces deux hommes d'exception, grâce à notre article très original publié sur "Global Politics and Economics" le 2 août 2019 : "Uchronic history V : De Batz -  Boissy d'Anglas, an overlooked friendship !".

Leur courant qui aurait potentiellement survécu est Méridional, mais il a aussi touché tout l'Ouest Atlantique, et même la courageuse "Ville sans nom" du côté opposé de la France (Lyon), qui souffrit terriblement parmi d'autres sous les Jacobins. La particularité inhabituelle de Lyon est qu'elle en vint à perdre jusqu'à son nom, durant la Révolution !
Nos deux protagonistes venaient en effet du Sud-Ouest pour le premier (Gouts, rappelant le mot "Guts" en anglais), et du Sud-Est pour le second (Annonay).
Leur tendance commune était marquée par la tolérance, un esprit d'entreprise incontestable, et une remarquable ingéniosité pour s'adapter et survivre à une période extrêmement dangereuse et chaotique.
Et à de nombreux égards, ce "Chemin" utile et pratique (en une période similaire) pourrait apparaître paradoxalement si modéré et discret dans les faits, que beaucoup d'observateurs n'auraient jamais été capables de l'identifier, depuis plus de deux siècles !


Ce Chemin serait celui du Juste Milieu : celui de l'Apaisement de la France.
Avec élégance et jovialité, nos deux héros de noble origine, ont su redonner le goût des terroirs oubliés et du cœur de la France, sans apparaître excessivement dominateurs.
Ils ont opposé dès le début aux Jacobins Suprémacistes une résistance surprenante et finalement couronnée de succès, avec leur propre voie bien marquée : à l'aveuglement inique, aux massacres répétés, et à la cruauté gratuite, ils ont répondu par l'habileté, le tact, et l'efficacité...sans oublier le plus important, l'humanité !
En effet, ce Courant ingénieux et sincère qui constitue leur Legs Historique - simplement fondé sur la volonté, la débrouillardise, et le bon sens -. ne cherche pas à soumettre brutalement les individus - quels qu'ils soient, à d'incompréhensibles et inhumains diktats.

Ils prenaient seulement les gens comme ils étaient, en respectant leurs droits les plus élémentaires, quelque soit leur âge, leur genre, ou leur origine.
Leur Courant considère par dessus tout la France comme une entité géographique réellement vivante, et qui "en tant qu'être vivant" mérite le plus grand respect.
Donc très paradoxalement, bien qu'il ne promette aucun "Grand Soir", il se pourrait bien qu'il porte en lui-même "le Grand Soir" !
Quelques fins observateurs pourraient même y voir les expressions étonnamment intriquées et "vieille France" d'un "Royalisme" idéalisé (comme chevaleresque, ordonné et glorieux), et du "Sermon sur la Montagne" avec ses béatitudes suggérées (Saint Mathieu, V-7), totalement mélangées !


Il pourrait apparaître comme un Courant souterrain transcendant, avec ses influences discrètes et croisées, capables de faire (ou de défaire) une Majorité.
Imperceptible et énigmatique, seuls les esprits les plus éclairés seraient capables de le percevoir et de suivre (...ou de deviner) ses méandres. En fait, il semble plutôt furtif, quoique précis comme force agissante inconnue.
Il tirerait son pouvoir impressionnant et effectif, de sa force d'active cohésion : il interagirait comme une sorte de "collagène" politique et social, pour donner une image tout à fait impressionnante de Régénération !
Le "Chemin de l'Aube" serait celui de la France éternelle, qui refuse de mourir, et montre chaque jour avec une obstination pénétrante combien elle reste vivante et pleine de ressort.
Il symboliserait la réunion des âmes et des capacités redécouvertes, et pas la dispersion !

Parfois, son audace si soudaine pourrait presque apparaître comme la "blague sonore" d'un Mousquetaire de Gascogne. En fait, durant toute sa vie aventureuse et très riche, Jean de Batz essaya de se comporter comme un autre homme très célèbre de sa famille, Charles de Batz - mieux connu sous le nom de D'Artagnan (1611 ~ 1615 - 1673). Et comme lui, il mourut avec le titre hautement honorable de "Maréchal du Roi" en emportant bien des secrets, sur ses plus formidables défis et accomplissements historiques.
Pour en revenir à nos deux héros du jour, le Baron Jean de Batz et le Comte François-Antoine de Boissy d'Anglas, il est important de rappeler une anecdote oubliée.
On pense clairement de nos jours, que la rapide libération de Jean de Batz avec un abandon de toutes les charges retenues contre lui, après le très bref sursaut Royaliste du 13 Vendémiaire An IV (5 octobre 1795), ne fut pas seulement due à l'aide secrète de Mademoiselle "Désirée" Thilorier (sa future femme) et de la Marquise de Janson (alias Marie-Antoinette) : il y eut aussi une intervention très discrète de l'influent Comte Boissy d'Anglas !
L'espérance active, l'astuce aussi bien qu'une incroyable chance dans les réalisations, doublées d'un certain panache, demeurent leur souverain "Moteur" par-delà les siècles !
Ils doivent s'être sentis heureux au Soir de leur vie, de faire un retour sur leurs étonnantes destinées, en  pouvant savourer rétrospectivement toutes leurs actions d'éclat et leurs coups d'audace !
 





Pour conclure, cet étonnant Chemin tirerait sa force et son pouvoir stimulant d'un pays de cocagne ("land of plenty" en anglais, ou "terra di abbondanza" en italien), qui n'a jamais été entièrement imaginaire !
Il représenterait la lumière au fond de l'obscurité, même s'il ne s'effraierait pas du cri de chouette des Chouans par une nuit sans lune !
Comme Créateur de Richesse Reconnu, le Baron Jean de Batz n'aurait certainement pas nié l'effet de levier de la mystérieuse lettre "k", que Lord John Maynard Keynes, Baron de Tilton (1883 - 1946) mit en évidence longtemps après lui, comme le "multiplicateur de richesse" pour le plus grand nombre !

Le fait que notre "nouveau D'Artagnan" ait créé la 1ère Compagnie d'Assurance-Vie en France est une autre particularité. Dans ce domaine tout nouveau, il fut capable de développer un réseau international en arrière-plan.
Comme il était un homme convaincu, le Baron de Batz s'assura lui-même du succès de son activité opérationnelle pour les personnes Royales. N'intervint-il pas en personne dans les deux audacieuses opérations de sauvetage du Roi Louis XVI (le long du "52 rue Beauregard" à Paris, le matin du 21 janvier 1793), et de la Reine Marie-Antoinette également (près de la sortie de la Prison de la Conciergerie, aussi à Paris, par la nuit décisive du 30 août 1793) ?

Pour aller plus loin, il doit être ajouté qu'il sauva de nombreux proscrits. Avant qu'ils ne puissent trouver refuge à l'étranger, il les abrita dans sa discrète résidence de la "rue de Charonne", ou chez un ami, "rue de Cléry" par exemple. Cette dernière est située juste derrière la "rue Beauregard", quand vous passez par la plus petite rue de Paris (5,75 m de long) entre les numéros "50" et "52 rue  Beauregard" précisément, la "rue des Degrés" : on aurait dû l'appeler la "rue du Miracle de la Vierge", eu égard à son importance historique dans un moment si déterminant.

Contre toute attente, l'alliance sacrée et très discrète que le Baron de Batz et le Comte Boissy d'Anglas ont forgée il y a plus de deux siècles, continuerait toujours à opérer actuellement comme le cœur sacré d'un archétype au service de la France éternelle.
Elle fonctionna du reste de manière très créative, en mettant fin à la Révolution, avec le régime très original du Directoire (1795 - 1799).

Ce Courant Œcuménique serait en effet très paradoxal, mais par dessus tout il représenterait la Sérénité, la Joie de Vivre et le Hasard Heureux dans ce monde de permanente "re-création" !
Dans notre premier récit d'"Histoire uchronique", lorsque nous avons parlé de la force négligée des "Nouveaux Chouans" supposément non-existants pour l'élection présidentielle, nous avions évidemment ce Courant ignoré à l'esprit. 

Relisez ce que nous avons écrit le 1er février 2017, dans notre article intitulé 'The surge of "nostalgy" in the new France : a uchronic history for fantasy from 2017 !'
Avec une distance de presque trois ans, vous pouvez voir combien ce que nous avions perçu par intuition est devenu effectif.
Nous avions particulièrement conclu à propos de l'élection présidentielle qui devait se tenir trois mois plus tard, que "la nostalgie est la clé secrète pour comprendre le peuple français".
Et aujourd'hui, la confiance dans l'attrayante heuristique de l'entaille pourrait être ajoutée !