Saturday, July 6, 2013

L'héritage secret de Zadracarta IV : une épopée et une descendance Eurasiennes !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique
(traduit et adapté de l'anglais par lui-même)
____________________________

Dans ce quatrième acte de notre scénario pour le cinéma ou la télévision, nous allons expliquer pourquoi la Reine Thalestris est connue dans l'histoire sous deux noms différents, le second étant Minithye.

ACTE IV : DE THALESTRIS A MINITHYE

Scène I : Magog devient "papa" et "grand-papa" !

Moins d'un an s'est écoulé depuis le départ de Vanya pour la Gaule Transalpine. Mais l'impatiente "Maman Thalestris" a décidé de rendre visite à son fils à Balma Cornillon, avec Magog et Anya.
Elle emprunte le nom de "Minithye" pour la première fois : ce nom a plusieurs sens, l'un d'entre eux étant "Messagère" (de l'amour en ce cas). Et le message s'identifie à elle-même qui vient par surprise.
Le trio passe le long de la frontière entre la Thrace et la Macédoine, où Magog, Andromaque et Vanya eurent quelques problèmes vite résolus.

Bromellios et Acanthos :
Qui va là ?

Ils découvrent les trois visages dans la pénombre avec une lampe à huile.

Acanthos à Magog :
Oh non, encore vous, avec une très belle dame et un enfant, une fille cette fois-ci ?!

Magog aux deux gardes Macédoniens :
Oui ! Comment allez-vous depuis la dernière fois ?

Bromellios :
Eh bien, nous avons retrouvé nos esprits après quatre jours de sommeil !

Acanthos :
C'est pour une sorte de pélerinage ?

Thalestris :
Oui, un pélerinage familial !

Bromellios :
Quel est ton nom charmante dame ?

Thalestris :
Minithye !

Acanthos :
Quel drôle de nom ! Tu es donc étrangère ! D'où viens-tu exactement ?

Thalestris :
De Cappadoce !

Bromellios :
Ce n'est pas très sûr de voyager la nuit comme ça avec une petite fille, toute seule !

Thalestris :
Nous ne sommes pas seules !
Comme tu peux voir, mon père nous accompagnes (elle désigne alors Magog).

Magog entendant cela, se sent soudainement si fier d'être appelé "Père" par la Reine Thalestris.

Bromellios à Thalestris :
A quoi te sert ton arc ?

Thalestris :
Je l'utilise contre les vilains oiseaux !

Acanthos chuchote dans l'oreille de Bromellios :
J'espère que nous ne sommes pas les "vilains oiseaux" dont elle parle !

Acanthos, parle alors tout haut à Bromellios :
Laisse les passer, Bromellios !

Bromellios regarde Acanthos avec une surprise totale :
Vraiment ?!

Acanthos :
Oui !

Et s'adressant lui-même au trio :
Vous pouvez y aller ! Et bonne route pour le pélerinage !

Le trio s'éloigne à cheval, et ils peuvent entendre dans l'obscurité que Bromellios souffle quelque chose à Acanthos.

Bromellios :
Pourquoi les as-tu laisser partir si facilement ?

Acanthos :
Imagine ce qui se passerait si toute la famille ou toute la tribu les suivait !

Bromellios :
Je ne comprends pas !

Acanthos :
Te souviens-tu de la dernière visite du Général Antipater ?
Il a dit quelque chose à propos d'une alliance du Roi Alexandre avec les Amazones et leur Reine. La Reine Olympias, sa mère, a reçu des lettres concernant cette étonnante nouvelle.

Bromellios :
Tu veux dire que les éléments féminins du trio étaient des Amazones ?

Acanthos :
Bien sûr, idiot ! Elles viennent de Cappadoce. Et pourquoi veux-tu que nous ennuyions des alliées du Roi Alexandre ? Réfléchis un petit peu !

Bromellios :
Oh, dans ce cas, cette fois-ci nous avons fait ce qu'il fallait. Hé, hé ! Nous allons être promus !

Tout en s'éloignant rapidement des gardes, le trio chuchote lui-aussi.

Magog :
Tu m'as appelé "Père", Thalestris ! C'est la première fois en tant d'années ! Et le jour précis où tu as choisi de changer de prénom pour "Minithye" !

Thalestris :
Je suis enfin libérée de l'étiquette de ma cour ici, Magog.
Donc, je dis ce que je ressens à ton propos depuis des années : tu es "Papa" pour moi !

Magog a des larmes de joie dans les yeux.

Thalestris à nouveau :
En outre, je me sens épuisée ces derniers temps par mon devoir de Reine, dans ce monde qui change si vite. Et si je devais disparaître, je veux que Vanya (ou Janus Curtius comme tu le nommes maintenant), ait un grand-père pour le protéger !

Anya sort à son tour du silence :
Donc, tu es aussi mon grand-papa, Magog ! N'est-ce pas ?

Magog à Anya :
Bien sûr, ma charmante Anya !

La petite princesse Amazone et sa mère sourient.

Cette nuit mémorable restera pour toujours une heureuse nuit dans le coeur de tous, y compris pour ces drôles d'Acanthos et de Bromellios, qui ont échappé de justesse aux flèches des gardes du corps Amazones cachées dans le buisson près d'eux !

Scène II : Les chaleureuses retrouvailles de Janus avec "Maman Thalestris", Anya et Magog

Le trio arrive à l'aube. Presque tout le monde dort dans l'exploitation forestière, sauf les bûcherons.
Flavinia s'est réveillée en entendant discuter à l'extérieur de la maison. Elle a reconnu la voix de Magog. Et elle se lève pour aller ouvrir la porte.
Mais Andromaque qui a entendu du bruit l'a précédée.

Andromaque, à voix basse :
Bonjour, Magog ! Oh ma Reine est ici également avec Anya !

Tout le monde se congratule avec joie.

Flavinia :
Magog, c'est toi qui es en train de parler ?

Magog :
Oui, chère Flavinia ! La mère de Janus Curtius, Minithye, voulait le voir ! Elle est venue avec la soeur jumelle de son fils, Anya !

Andromaque :
Hé, c'est formidable ! Janus/Vanya va être si heureux de les revoir.

Une très agréable petite fille arrive alors, après avoir entendu ce joyeux vacarme. Elle se frotte les yeux.

Thalestris/Minithye :
Oh, comme elle est charmante !

Flavinia :
Oui, c'est ma fille, Sylvia. Elle et Janus sont inséparables, tout spécialement quand ils vont regarder les écureuils.

Thalestris/Minithye :
Les écureuils ?

Andromaque :
Oui ! Ils adorent les imiter, comme si un jour ils allaient fonder une famille.

Magog et Thalestris sourient. Et Sylvia prend la main d'Anya afin de la mener à la chambre de Vanya, pour lui faire la surprise.

Janus est aussi en train de se réveiller à cause du bruit. Il baîlle lorsque les deux petites filles entrent dans sa chambre.

Janus/Vanya :
Anya ! Anya ! Oh, je suis si heureux de te voir ici avec moi !

Anya :
Moi aussi, mon héros !

Sylvia :
C'est un héros ?

Anya :
Oh oui ! On l'appelle comme ça à Thémiscyre, notre capitale. Il a sauvé ma vie d'un dangereux serpent, quand nous avions quatre ans.

Sylvia :
Je sentais aussi quelque chose d'extraordinaire à son propos, à cause des symboles sur son index droit.

Anya :
Es-tu son amie ?

Sylvia :
Oh, ça oui !

Janus prend alors les mains de Sylvia et les unit avec celles d'Anya pour faire une réunion d'eux trois.

Janus :
Je suis si heureux ! Les deux petites filles que j'aime le plus au monde sont avec moi aujourd'hui, ma soeur et ma "petite amie".

Sylvia, en souriant de façon espiègle :
Suis-je déjà ta "petite amie", Janus ?

Anya soutient alors son frère jumeau :
Moi, je peux voir que tu l'es, Sylvia !

Tous les trois discutent joyeusement quand Flavinia, Thalestris et Magog entrent dans la chambre, suivis par Andromaque. Janus/Vanya saute immédiatement dans les bras de sa maman. Thalestris caresse sa tête de façon maternelle.

Thalestris/Minithye le regarde délicatement dans les yeux :
Oh, mon petit garçon ! Tu m'as tant manqué !

Janus/Vanya :
Toi aussi maman, et Anya aussi ! Oh Magog, tu es là aussi ! Hé, quel grand jour !

Magog :
Ne sont-ils pas mignons tours les trois comme ça !
Je suis très heureux d'être un tout nouveau "grand-père" !

Thalestris/Minithye :
Oui, Janus, j'ai demandé à Magog d'être ton "grand-papa" pour te protéger, avec ta soeur aussi.

Sylvia :
Et moi aussi, belle dame ?

Thalestris/Minithye :
Oh oui, toi aussi charmante Sylvia, tout spécialement si tu te maries avec mon fils !

Sylvia :
Je me marierai avec lui et nous aurons de petits écureuils, un mâle et une femelle au moins...Euh, je voulais dire des bébés !

Tout le monde se met à rire avec joie.

Thalestris à Flavinia :
Magog m'a dit que tu étais une cousine éloignée de Marcus Curtius, le patricien dont l'ancêtre du même nom est un héros national pour Rome. C'est bien cela ?

Flavinia :
Oui, Marcus Curtius est très fier de son célèbre ancêtre. Et à propos de ton fils, je suis d'accord moi-aussi pour un futur mariage avec ma fille, car je peux voir combien ils s'aiment tous les deux.

Thalestris/Minithye :
Je sais que cela peut paraître prématuré de parler de ça. Mais après que je sois repartie dans ma capitale, en Cappadoce, il y aura probablement peu de chances pour que les revoie. Je peux le sentir. Donc, il est certainement mieux pour moi de leur donner ma bénédiction maintenant.

Flavinia :
Oh, je comprends tout à fait. Donc, Janus est un prince, n'est-ce pas ?

Thalestris/Minithye à Flavinia et aussi à Sylvia :
Oui, mais ceci ne doit jamais être mentionné en dehors de notre cercle limité. C'est une question de sécurité.

Flavinia :
je le promets !

Sylvia :
Moi aussi !

Thalestris/Minithye :
Je suis la Reine des Amazones. Anya et Vanya (Janus Curtius pour vous), sont les jumeaux que j'ai eus de mon mari, le Roi Alexandre le Grand !

Flavinia :
Waouh ! La Reine des Amazones et Alexandre le Grand ! C'est quelque chose ! Waouh !
Je vais préparer un petit-déjeuner pour le prince et toute sa famille. Je peux voir que son grand-père a faim.

Magog :
Oui, c'est vrai ! Ces heureuses retrouvailles familiales ou même ce projet d'union, m'ont ouvert l'appétit !

Thalestris (sous le nom de Minithye), Magog et Anya restèrent à Balma Cornillon environ trois semaines. Ils passèrent là le plus heureux moment de leur vie. Thalestris donna à Flavinia une bourse de pièces d'or pour s'occuper si bien de son fils, et une autre pour le futur mariage, mais le devoir l'appelait à Thémiscyre !
Bien sûr, elle donna des instructions à Andromaque, et lui dit que plusieurs Amazones allaient garder maintenant un oeil discret sur la maison et les environs de Balma Cornillon : elles lui enverraient périodiquement des messages, et elle-même serait donc capable de lui transmettre ses lettres aussi.

Scène III : Spadines propose à Thalestris la fusion de leurs Royaumes  

Thalestris est maintenant revenue de Gaule Transalpine, avec Magog et Anya.
Arrive le nouveau Festival de Printemps. A cette occasion, Spadines a sollicité une rencontre officielle avec la Reine, par l'intermédiaire de Phoebe.
Thalestris le reçoit en présence de Magog, son chambellan, de Myrto et de Phoebe.

Spadines :
Bonjour, Reine Thalestris ! Tu es toujours plus belle chaque fois que je te vois !

Thalestris :
Merci pour le compliment. Mais pourquoi as-tu demandé cette entrevue avec moi à Phoebe, Roi Spadines ?

Spadines :
Oh, je vois que tu sais qui je suis précisément.

Thalestris :
Il y a longtemps que je m'en suis rendue compte Roi Spadines. Mais nous avons besoin de filles qui soient fortes également, pour devenir de grandes guerrières !

Spadines :
Eh bien, comme tu as dû le réaliser il n'y a pas que des Gagariens qui participent au Festival de Printemps, mais de plus en plus de Scythes libres également.

Thalestris :
En dépit des drôles d'accoutrements qu'ils essaient d'utiliser pour se camoufler, cela semble être un fait.

Spadines :
Pourquoi drôles ?

Thalestris :
Ta forte allure et celle de tes hommes sont faciles à distinguer de celle de nos serviteurs mâles. Les vêtements qu'ils utilisent ne leur vont pas du tout le plus souvent : ils sont ou trop grands ou trop petits. Et il y a quelque chose de maladroit dans leurs gestes ordinaires.

Spadines :
Je dois dire à mes hommes qu'ils ne sont pas de bons acteurs !

Phoebe se met à rire avec Myrto :
Oui, dis-leur Spad ! Sois leur metteur en scène !

Spadines :
Y-a-t'il quelque chose de plus que je devrais améliorer ?

Myrto :
Dis-leur d'imiter ton style, parce que pour être honnête, cela nous a pris du temps pour te découvrir !

Thalestris, Myrto, Phoebe et Magog aussi se mettent à rire.

Spadines :
Oh, je peux voir que ton grand chambellan, Magog, est ici.
Ce que je suis venu proposer à la Reine Thalestris peut t'intéresser en tant qu'homme, comme moi, Magog !

Magog sourit :
La Reine, et tout le monde ici t'écoute, Roi Spadines !

Spadines :
Eh bien, ma proposition est très simple, Reine Thalestris : unissons ou si tu préfères "fusionnons" nos Royaumes ! Je propose que toi et tes Amazones gardiez tous vos privilèges de femmes guerrières. Mais en même temps, je pense qu'il serait plus facile pour tous les couples formés pendant le Festival de Printemps de se marier et de vivre à partir de maintenant, ou à une date que tu décideras, ensemble !

Thalestris :
Donc, tu veux que nous devenions des femmes Scythes ordinaires !

Spadines :
Tu m'as mal compris ! Je voulais dire que toutes tes Amazones resteraient des guerrières Amazones, mais en couples avec mes hommes, en tant que maris et femmes.

Magog :
Ainsi ce que tu veux est une sorte de fusion en douceur ?

Spadines :
Exactement !

Thalestris demande à Magog, à Myrto et à Phoebe de s'approcher d'elle. Elle veut parler avec eux.

Thalestris à Spadines :
Peux-tu tenir tes oreilles fermées pour un instant et t'asseoir sur ce fauteuil confortable, dans l'entrée de ma salle du trône, Roi Spadines ?

Spadines :
Tout ce que tu veux !
Et Spadines va s'asseoir un peu plus loin sur le fauteuil.
Il peut les entendre chuchoter en quattuor.

Le quattuor discute stratégie, pour préparer une bonne réponse.

Thalestris à Magog :
Penses-tu que Spadines nous attaquera si je refuse sa proposition pour le moment ?

Magog à Thalestris :
Non, il n'osera pas. Il sait que tu es la femme d'Alexandre le Grand. Et récemment, le Roi Alexandre a totalement décimé une énorme tribu de Scythes qui a osé bloquer son avance vers l'Afghanistan : pas un seul guerrier Scythe n'a finalement survécu aux multiples combats !

Myrto :
Vraiment ! Et je crois deviner que comme d'habitude avec Alexandre, ces Scythes étaient en nombre de beaucoup supérieur à ses propres troupes.

Magog :
Oui, de beaucoup ! Et sa stratégie est définitivement appelée la phénoménale Stratégie du Marteau et de la "Faucille " (sens du mot "Scythe"), dorénavant !

Thalestris :
Waouh ! Donc nous sommes totalement en sécurité !

Phoebe :
Je le crois, d'autant plus que Spadines m'a dit qu'il ne voulait pas finir comme le satrape Bessos.

Thalestris :
Qu'est-il arrivé au satrape Bessos ?

Phoebe :
C'est lui qui s'était allié avec cette énorme tribu de Scythes pour stopper Alexandre en Bactriane et dans les contreforts de l'Afghanistan. Comme il a assassiné le Roi Darius III en Médie pour usurper le trône sous le nom d'Artaxerxès V, Alexandre l'a rapidement pris en chasse. Lorsqu'il l'a attrapé, Alexandre l'a condamné au terrible supplice de l'écartèlement (avec quatre arbres flexibles), en tant que régicide !

Magog :
Tu vois, ma Reine, Spadines ne peut même pas essayer de te tuer. Alors mon avis est de répondre non pour le moment !

Myrto à Phoebe :
Nous sommes totalement d'accord avec ton fidèle Magog, Reine Thalestris !

Thalestris, parlant tout haut :
Peux-tu venir maintenant, Roi Spadines ?

Spadines s'avance vers elle :
Oui, quelle est ta réponse ?

La Reine Thalestris :
Ta proposition doit être étudiée, mais pour le moment ma réponse, en tant que Reine des Amazones et épouse du Roi Alexandre le Grand, dont tu dois avoir entendu parler en tant que Scythe, est simplement NON !
Cela te cause-t'il un problème ?

Spadines :
Oh non, Reine Thalestris ! Je vous respecte totalement toi et ton mari. J'attendrai alors !

Reine Thalestris :
Oui, fais comme ça !

Et Spadines quitte prudemment la salle du trône, en regardant de temps en temps derrière lui.

A ce moment, l'espiègle Phoebe s'approche de lui et lui dit suffisamment haut :
Nous nous verrons ce soir, alors tu dois être en forme !

Spadines lui répond fièrement :
Je le serai comme toujours ! Ne t'inquiète pas, Phoebe ! Tu me connais!

Scène IV : Marcus Curtius rend visite à la "famille" à Balma Cornillon

Nous nous situons quelques temps après la visite de la Reine Thalestris, d'Anya, et de Magog à Janus Curtius à Balma Cornillon.
Marcus Curtius vient voir comment son exploitation forestière se développe, mais surtout il a très envie d'avoir des nouvelles de la famille, y compris de son "neveu" Janus Curtius.
Il est en train d'entrer dans la cuisine de la maison où il voit en premier Flavinia, sa cousine éloignée, et sa fille Sylvia.

Flavinia :
Ave Marcus Curtius !

Marcus Curtius :
Ave Flavinia ! Oh qui est-ce qui se cache derrière la table ? Mais c'est Sylvia !

Sylvia vient rapidement embrasser Marcus Curtius, puis met son index devant sa bouche, en disant :
Chuut ! Nous jouons à cache-cache avec Janus !

Marcus Curtius, jouant le jeu :
Oh désolé Sylvia ! Je ne t'ai pas vue !

A ce moment, Janus déboule, suivi par Andromaque qui salut Marcus Curtius.

Janus court dans la cuisine et il voit alors Marcus Curtius :
Ave oncle Marcus ! Je suis heureux que tu sois avec nous !

Marcus Curtius, souriant :
Moi aussi !

Janus :
Je cherche Sylvia.

Tout le monde peut entendre un petit Hi, hi, hi, en dessous de la table de cuisine : c'est Sylvia !

Janus :
Hé, je t'ai trouvée Sylvia !

Marcus Curtius :
A ce que je vois, c'est la maison du bonheur ! C'est bien !

Andromaque :
Ils sont si heureux ensemble.

Flavinia :
Il y a seulement quelques mois, nous avons reçu la visite de la mère de Janus avec sa fille Anya, ainsi que Magog !

Marcus Curtius :
Vraiment ! J'aurais été ravi de les rencontrer.

Andromaque :
Ils te transmettent leurs salutations amicales. Ils ont été impressionnés par Sylvia, et surtout par l'attachement que les enfants ont l'un pour l'autre.

Marcus Curtius :
Je m'en rends compte également ! Parfois, j'ai l'impression qu'ils pourraient se marier dans le futur !

Flavinia :
Eh bien, Marcus, tu viens de mettre le doigt sur la chose précise. Nos visiteurs l'ont réalisé également, et la très importante dame a même laissé une bourse pleine de pièces d'or pour leur mariage à venir.

Marcus Curtius :
Vraiment ! Alors en voilà une autre de ma part, Flavinia !

Et il met une bourse pleine de pièces d'or sur la table.

Flavinia s'approche de son cousin, et elle chuchote :
La Reine des Amazones, la mère de Janus, leur a même donné sa bénédiction pour leur mariage futur, au cas où elle ne serait plus en mesure de le faire après !

Marcus Curtius :
Oh, mai je vais faire ça aussi ! Venez ici Janus et Sylvia !

Janus et Sylvia soudainement sérieux, s'approchent de Marcus Curtius, qui s'est assis sur une chaise.

Marcus Curtius met ses deux mains sur leurs têtes et dit :
Janus et Sylvia, en ce moment solennel, je vous donne ma bénédiction pour votre union à venir, en tant que paterfamilias de cette maison et de la "gens Curtius" !

Andromaque qui est également en train de regarder la scène, est très impressionnée par Marcus Curtius.

Les enfants aussi se rendent compte que quelque chose d'important vient de se passer pour eux deux, à nouveau.

Flavinia :
Qu'allons-nous faire pour leur éducation, cousin Marcus ?

Marcus Curtius :
Compte tenu de l'importance de Janus et de Sylvia, j'enverrai bientôt un bon précepteur de Rome.
Ce sera quelqu'un qui ne sera pas trop dur, car je veux qu'ils gardent leur joie de vivre. Cela me rend réellement heureux de les voir être si spontanés !

Flavinia :
Je suis totalement d'accord avec toi, cousin Marcus. Si Janus doit constamment cacher son origine royale, et fait de notre Sylvia une princesse, laissons-les avoir une vie heureuse, sans trop d'obligations !

Janus et Sylvia s'approchent à nouveau de Marcus Curtius.

Janus :
Nous irons bientôt à l'école, oncle Marcus ?

Marcus Curtius :
Oui, mais en fait l'école viendra à vous, dans cette maison !

Sylvia :
Est-ce que j'étudierai avec Janus ?

Marcus Curtius :
Exceptionnellement oui, mon adorable Sylvia !
Je veux  vous préparer à devenir un couple très cultivé, eu égard à votre destin inhabituel et à votre rang, même si vous resterez en apparence des gens ordinaires !

Andromaque, un peu émue, à voix mi-basse :
Merci infiniment pour eux, Marcus Curtius ! Ma Reine apprécierait !

Marcus Curtius resta environ un mois à Balma Cornillon, montrant à Janus comment diriger les bûcherons. Ces derniers acceptèrent de bonne grâce l'autorité de leur "petit maître", Marcus Curtius se mettant souvent en retrait pour son entraînement.
Sylvia aidait Flavinia à la maison. Et très souvent, les enfants pouvaient jouer ensemble ou faire ce qu'ils aimaient par dessus tout : contempler la vie des écureuils, pendant qu'Andromaque gardait un œil sur eux !
Marcus dût ensuite rentrer à Rome, car il était un important patricien participant à la vie politique.
Mais juste avant de partir, il expliqua à Janus et à Sylvia le sens de S.P.Q.R., Senatus Populus Que Romanus : le Sénat et le Peuple Romain !

Scène V : Un nouveau traité est établi entre les Amazones et les Scythes (320 av. J.-C.)

Spadines mit environ trois ans à apprendre la nouvelle de la mort d'Alexandre le Grand à Babylone (323 av. J.-C.). Mais il était maintenant prêt à négocier à nouveau la fusion des Royaumes avec la Reine Thalestris. Et pour cela, il n'y avait pas de meilleure opportunité que le Festival de Printemps à Thémiscyre.
Il demanda encore à son amante, Phoebe, de rencontrer la Reine Thalestris, qui accepta de le recevoir en présence également de Magog et de Myrto.

Spadines :
Bonjour, Reine Thalestris !

Thalestris :
Bonjour, Roi Spadines !

Spadines :
Avant tout, je veux te présenter mes condoléances pour la mort de ton époux, Alexandre le Grand !

Thalestris :
Merci ! But je crois deviner que tu viens aussi pour autre chose !

Spadines :
Oui, c'est vrai. Je suis venu pour renouveler ma proposition de fusion entre nos deux Royaumes, aux mêmes conditions que la dernière fois. Je sais que c'est dur d'être veuve, alors je ne vais pas exagérer.
J'essaierai de me montrer aussi élégant qu'Alexandre, à tes yeux.

Magog :
Cela t'honore, Roi Spadines !

Myrto :
Oui, je suis impressionnée par ta diplomatie !

Phoebe :
Spad n'est pas un mauvais homme !

Thalestris :
Donc tu me proposes de mettre en vigueur un nouveau traité entre les Amazones et les Scythes, tes Scythes, Roi Spadines ?

Spadines :
Exactement ! Et en tant que Roi parlant à son égale, je jure devant les Dieux, et spécialement devant ton Dieu Arès, de respecter le droit traditionnel des Amazones à combattre à la guerre. Vous serez juste de notre côté cette fois-ci. Et ce sera plus facile de s'occuper des enfants et de veiller sur eux, que ce soient des filles ou des garçons, avec cette nouvelle façon.

Thalestris :
Bien, je pense que j'ai ouvert la porte à une telle fusion en laissant les Scythes libres participer au Festival de Printemps depuis des années, et aussi en abolissant l'estropiage des garçons de cinq ans !

Spadines :
Je crois que mes hommes te rendent honneur pour cela, Reine Thalestris !
Ils considèrent que tu es une Reine grande et sage.
Tu vois, ton mari a changé le monde dans lequel nous vivons. Alors, je te demande juste de continuer son œuvre, avec cette fusion historique.

Magog :
C'est vraiment bien introduit ! Tu t'es amélioré à notre contact, Roi Spadines !

Spadines :
Chacun d'entre nous apprend à s'améliorer tous les jours et à rendre notre monde meilleur pour nos enfants, Grand Magog !

Myrto :
Moi, en tant que Première Lieutenante de la Reine, je veux savoir ce que tu proposes pour le statut de la Reine, et Anya, sa fille !

Spadines :
Tu soulignes le point délicat de la négociation.
Si je demandais à la Reine Thalestris de se marier avec moi, je parie qu'elle me répondrait non !

Thalestris :
Tu as tout à fait raison, Roi Spadines ! Et je mourrai fidèle à la mémoire de mon mari, Alexandre le Grand !

Spadines :
C'est tout à ton honneur, grande Reine Thalestris !
Donc, je pense que le mieux est de décider d'une fusion avec une dyarchie : toi et moi, à la façon Romaine !

Magog est en alerte (il pense que Thalestris a eu raison de laisser derrière elle des espionnes Amazones pour se mélanger à la population autour de Balma Cornillon) :
A la façon Romaine ?

Spadines :
Eh bien, je veux dire que la Reine Thalestris gouvernera jusqu'à la fin de sa vie ses Amazones, et moi mon peuple Scythe ; mais quand une question intéressera les deux parties, nous déciderons ensemble de manière égale.

Thalestris :
Cela a l'air honnête, Roi Spadines. Mais à propos d'Anya ?

Spadines :
Je pense qu'après la fusion un nouveau type de société va émerger parmi nous. Donc Anya, en tant que princesse pourra tout à fait se marier avec mon successeur - si elle le désire -, qui devra de toute façon respecter notre traité à propos du rôle combattant des descendantes des Amazones et des Scythes.
Mais tu peux faire comme la dernière fois : parle avec ton conseil ! Je vais juste m'installer sur le confortable fauteuil de l'entrée de cette salle du trône, en attendant.

Ils procèdent ainsi, en chuchotant les uns avec les autres.

Thalestris à Magog, Myrto et Phoebe :
Que pensez-vous de la proposition renouvelée du Roi Spadines ?

Phoebe à Thalestris :
Quoi qu'il arrive, je veux que tu saches que je ne me marierai pas avec le Roi Spadines, Reine Thalestris.
Je resterai ta loyale Seconde Lieutenante, pour éviter de causer des problèmes dynastiques compliqués.

Thalestris :
Merci Phoebe, mais tu n'étais pas obligée !

Magog et Myrto admirent la noblesse d'âme de Phoebe, avec la Reine Thalestris.

Thalestris :
Eh bien d'accord ! Je vais accepter la proposition du Roi Spadines. Mais je pense que je dois changer mon nom de Reine pour indiquer un tel changement : je m'appellerai donc Minithye.

Et s'adressant à Magog, la Reine ajoute :
Tu es d'accord Père ?

Magog reçoit un agréable choc et sa voix est pleine d'émotion :
Oui, ma fille !

Myrto et Phoebe ont les larmes aux yeux devant ce coup de théâtre inattendu, incroyable et émouvant.

Thalestris tout haut :
Peux-tu approcher Roi Spadines ?

Spadines s'avance vers la Reine.

Thalestris :
Voici ma décision ! J'accepte ta proposition en ajoutant une condition : que tu reconnaisses mon fidèle Magog, qui de même que toi est un homme, comme mon Père ! Je continuerai à régner sur mes Amazones, même en couples avec tes guerriers, jusqu'à ma mort, sous le nom de Minithye qui signifie en ce cas précis "la Conciliatrice". Toi et moi déciderons ensemble des choses importantes concernant à la fois les femmes et les hommes, et bien sûr les enfants. Mais je choisis mon Père, Magog, pour être notre arbitre en cas de difficulté.
Acceptes-tu mes conditions, Roi Spadines ?

Spadines est complètement sous le choc et désorienté : la révélation de Thalestris est plutôt destabilisante pour lui. Il gagne, mais il ne se serait jamais attendu à ce que Magog prenne une telle importance.

Spadines regardant la Reine et fixant Magog, hésite pour un court moment, mais finalement il prend sa décision :
D'accord ! C'est un très surprenant traité, mais d'accord ! J'accepte pour le bien de nos deux Royaumes qui vont devenir un, Reine Minithye, veuve d'Alexandre le Grand. Et je respecterai aussi le nouveau statut de ton Père, le Grand Magog, qui est un homme d'honneur.
Même si j'accepte totalement de la reconnaître, j'aurai juste besoin d'un peu de temps pour m'habituer à cette ultime révélation de paternité !

Quatrième épilogue : Le nouveau peuple des Sarmates (320 av. J.-C - fin du IIème siècle après J.-C.)

Comme les Amazones gardèrent leur droit de combattre aux côtés de leurs maris Scythes, et vivaient ensemble cette fois-ci avec leurs enfants, elles donnèrent naissance à une société étonnante pour plus de cinq siècles, celle du peuple des Sarmates.
Très rapidement, ces derniers eurent la prédominance sur la civilisation Scythe d'origine, en la submergeant du Caucase à la partie occidentale du fleuve Tanaïs (le fleuve Don), du sud de la Russie jusqu'à ce que l'on appelle aujourd'hui l'Ukraine.
La vie se déroulait simple et tranquille. Mais parfois, elle était plutôt rustique !

Lazygues :
Qu'est-ce que tu dis, maman ? Je n'arrive pas à bien suivre ton drôle d'accent !

Lampédo :
Hé, fils, tu sais très bien que je parle un mélange de Scythe et de langage Amazone.

Lazygues :
J'ai plusieurs amis Scythes qui se moquent de moi, parce que je parle comme toi.

Lampédo :
Dis-leur que ta maman va venir leur rendre visite avec son arc, ils se calmeront rapidement !

Lazygues :
Oh, ça c'est sûr ! La dernière fois que tu l'as fait, Jassics a eu une telle frousse qu'il en a fait pipi dans son pantalon. Ah ! Ah ! Ah !

Lampédo :
Vraiment, tu ne me l'avais pas dit, ni d'ailleurs Roxelane, sa mère, qui est juste une femme Scythe ordinaire !

Lazygues :
Maman, pourrais-je te demander une faveur ?

Lampédo :
Oui, mon fils ! De quoi s'agit-il ?

Lazygues :
Est-ce que tu pourrais arrêter de poser des pièges partout pour les voisins bruyants ? A chaque fois qu'ils se font prendre, ils hurlent de douleur, et ça me réveille tout le temps !

Lampédo :
Je verrai ce que je peux faire. Mais tu sais, j'ai besoin de m'entraîner pour la guerre. Et les lapins sont un peu trop petits pour moi !

Lazygues :
Maman, s'il te plaît ?

Lampédo, faisant la moue :
D'accord, fils ! J'essaierai de me contenter de lapins ! Peut-être quelques oiseaux aussi ?

Lazygues :
Tu vois maman, quand tu veux tu peux vraiment améliorer nos relations avec notre environnement !

Lampédo :
Es-tu sûr que tu ne regretteras pas mon arc ?

Lazygues :
Oh, à propos de ton arc, tu peux encore l'utiliser pour effrayer mes méchants camarades, maman !

Lampédo :
Bon fils, viens ici !

Elle lui donne un baîser sur le front !

Les Sarmates étaient avant tout une société de guerriers, hommes et femmes. Ils avaient besoin d'un peu d'exercice de temps en temps, à tout le moins. Une spécificité est que les femmes guerrières étaient enterrées avec leurs armes, comme leurs célèbres ancêtres, les grandes Amazones !

No comments:

Post a Comment