Monday, June 7, 2010

Dieu ou le Soleil peuvent être facétieux : l'arche de l'argent ne sera pas l'arche de Noé !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique

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Dans la logique enfantine des Humains, Dieu n'existerait pas s'il ne les exauçait pas ou ne les protègeait guère. Mais qui a dit que Dieu aimait spécialement les Humains, et en particulier davantage que d'autres créatures du cosmos ou même de la Terre ? Ce n'est certainement pas Dieu, mais les Hommes qui ont voulu donner à voir les choses ainsi. Or la Genèse, qu'il s'agisse de la Sumérienne ou de l'Hébraïque, montre au contraire que le dieu suprême (ou Yahvé) est profondément agacé par leur comportement. Il les trouve irrespectueux et n'aime pas leur clameur et le bruit qu'ils font. Il trouve être mal servi et ne considère nullement que leur niveau d'intelligence, et surtout de conscience et d'amour (la loi de cohésion du cosmos) soit suffisant. Et en tout cas, il est clair que cela ne leur donne aucun avantage devant lui. C'est pour cela qu'il leur envoie rapidement le Déluge, pour faire disparaître ces "créatures nées de l'argile" (premier sens du mot sumérien "Lulu" désignant l'homme) de la surface de la Terre. La Genèse hébraïque dit que Noé est autorisé finalement à sauver sa famille, et un couple de chaque espèce animale. De même chez les Sumériens, c'est "Uta-Naphistim" ("Supersage"), le vrai Noé qui est sauvé par le dieu Enki de la colère de Dieu le père, Anu.


Dieu aime qu'on le respecte ainsi que ses envoyés, communément appelés "anges" (du grec "agguelos", messagers), mais également parfois "prophètes". Il a horreur que l'on se moque du monde. Et si on le fait, cela peut faire très mal, car il a tout à fait la possibilité de ne plus rien respecter quand il le veut, et peut se montrer dévastateur où il souhaite, en tant que divinité suprême.
En 1556, un certain Antoine Couillard est passé à la postérité en raillant Nostradamus (1503-1566) qui prévoit lui-aussi l'Apocalypse (mot d'origine grec signifiant en fait "Révélation") et quantité d'autres choses, dans ses "Prophéties du Seigneur Pavillon lez Lorriz" - une burlesque parodie relative à son lieu d'habitation. Or sans s'en rendre compte, ce juriste orléanais semble avoir néanmoins compris une partie des mystérieux quatrains publiés en 1555 par le prophète de Saint-Rémy de Provence. Et en 1560, dans ses "Contredicts aux faulses et abbusives prophéties de Nostradamus et autres astrologues", Couillard va plus loin en le traitant de charlatan. Pour prouver son assertion, il fait un commentaire particulièrement persifleur et finalement faux, mais étonnant avec le recul, sur la Révolution de 1789 à venir : "Monsieur de Nostredame nous a prédit une grande révolution en l'an mil-sept-cent-octante-neuf (1789)... Or, il est bien certain que nous en serons exempts". Nous savons tous maintenant ce qu'il advînt, à la plus grande stupéfaction du monde entier !


Le samedi 5 juin dernier, dans son blog, un certain "Slate" titrait sous ce pseudonyme : "L'apocalypse de 2012 n'aura pas lieu." Et il ajoutait : "tout cela est évidemment stupide." Tout se résumerait selon son article à un besoin de l'homme de préférer que tout disparaisse pour combler sa profonde insatisfaction, parce qu'il a le sentiment que tout lui échappe dans sa vie et dans la vie en général. Il s'agirait donc d'une sorte de projection psychologique collective pour lui. A contrario, on pourrait objecter à "Slate", que s'il est pleinement satisfait de sa vie, alors il devrait être automatiquement protégé des catastrophes naturelles de tous ordres. Ah, ah !
Il discutaillait ainsi sur la fin du calendrier maya, dont certains spécialistes pensent selon lui, qu'elle tomberait plutôt un 23 qu'un 21 décembre 2012. En disant cela, il indique que sa profession est liée aux services de désinformation du renseignement ou qu'il fait partie d'un groupe ésotérique pour lequel le nombre 23 a une signification particulière. Mais il ne se rend pas compte que si ce calendrier vénusien se termine, c'est qu'il ne recommence pas justement !
Et s'il doit se produire quelque chose, ce ne sont pas les Humains qui décideront cette fois-ci, en cherchant à manipuler les événements comme il le pense (pas forcément à tort dans ce cas), même avec l'astuce d'une date de substitution.

De fait, les Mayas ne se contentent pas de terminer leur calendrier ; ils disent également ce qui selon eux va advenir, c'est-à-dire la clarté dans le Chaos, avec le Néant du grand Rien. De toute façon, "Slate" devrait se rassurer, car il n'aura plus longtemps à attendre. Et comme il s'en moque éperdument apparemment, pourquoi aurait-il quelque chose à craindre ? Il est bien connu que les Humains sont plus forts que Dieu, ou que le Soleil ! ?
Pourtant, la prophétie maya "du 5ème Soleil", n'est pas une élucubration d'indiens arriérés, mais au contraire, une critique astro-philosophique des prêtres de Chilam Balam du XVIème siècle sur l'incroyable prétention des gens de l'Occident : ils usurpent le rôle du doux dieu barbu Quetzalcoatl, qui doit revenir à cette date fatidique, et défient constamment la puissance divine, en pensant naïvement qu'elle ne peut pas riposter.
Comme son nom l'indique, cette prophétie du grand retour, mentionne l'importance du Soleil dans les changements de nature cataclysmique touchant la Terre, précédés d'éléments précurseurs. Et il suffit d'observer les changements climatiques accélérés se déroulant à la surface de la planète, pour se rendre compte qu'il y a bien un sérieux problème : nous n'entrerons pas dans le débat du réchauffement, ou à terme du refroidissement climatique. Que nous le voulions ou non, nous dépendons non pas un peu, mais totalement du Soleil, et de l'impact faramineux de ses éruptions et tempêtes.


Le film "2012" qui date de 2009 a un mérite : il nous informe. Il montre ainsi, du moins dans le scénario, que les gouvernements qui croient en partie à la prophétie maya quant à eux, préparent "secrètement", et dans les contreforts chinois de l'Himalaya tibétain la survie d'une élite auto-cooptée avec toute une série... d'arches, à l'imitation de Noé justement. Le plan de sauvetage de 2010, qui concerne également des riches oeuvres d'art, comme "Mona Lisa" de Léonard de Vinci (1452-1519), connaît quelques cahots et victimes collatérales dans sa phase ultime. Il n'est pas dépourvu de frayeur, surtout et paradoxalement chez les mieux préparés, financièrement ou politiquement compris. Mais en dépit de quelques péripéties dramatiques de dernière minute, tout finit par s'arranger. Et la grande majorité des heureux élus et autres survivants de l'espèce humaine peuvent après des jours et des jours de déluge terrestre engloutissant des pays entiers, passer le Cap de Bonne Espérance, et accoster en Afrique du Sud, dans la nouvelle terre promise du Drakensberg.


D'ailleurs, dans ce film hollywoodien du réalisateur allemand Roland Emmerich (né en 1955 à Stuttgart), on voit clairement qu'au début, les instances officielles ne traitent pas vraiment la prophétie maya comme une simple fantaisie. Un ensemble très coûteux de mesures dans tous les points chauds du globe est systématiquement et quotidiennement réalisé. Et c'est d'Inde finalement que tout part en 2009, même si le parc yosémite de Yellowstone (USA), avec son super-volcan, ou la faille de San Andréas en Californie (USA également) ne sont pas oubliés.
Car en Inde, dans une ancienne mine de cuivre, est soudainement observée l'apparition autogène de nouvelles particules issues de bombardements de neutrinos solaires produits par de très fortes éruptions de cet astre. Et elles se mettent à réchauffer de plus en plus le noyau de la Terre, par "effet micro-onde".
Et les autorités n'avertissent pas les populations, afin de ne pas provoquer de mouvements de panique,...et aussi parce que seule une infime partie de la population terrestre pourra survivre, à condition de faire partie des dirigeants politiques de premier plan, ou d'acquitter un droit à la survie d'1 milliard d'Euros.
Mais bien sûr, ce n'est qu'un film, et le club des quarante nations participantes, dont les USA, la Russie, la Chine, le Japon, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie... auquel il est fait allusion, sans doute pure invention de scénariste hollywoodien !




Si c'était Dieu qui envoyait vraiment un châtiment terrestre, pourquoi voudrait-il avantager untel ou unetelle plus qu'un autre, et surtout pour favoriser comme d'habitude toujours les mêmes ? L'idée de "continuité humaine" du film "2012", avec le choix des élites puissantes et argentées n'est pas automatiquement ce qui se passerait dans les faits, même s'il est clair que cela se préparerait sans doute ainsi.
Et si ce n'était pas l'événement cataclysmique qui était faux, au risque d'embarrasser "Slate", mais les endroits visés dans le film qui n'étaient pas si justes ? Sans déluge au Tibet, les arches resteraient sous la montagne chinoise, et beaucoup auraient perdu leur milliard d'Euros pour rien !
De même les habitants de bassins naturels pourraient vraiment s'inquiéter des surprises aquatiques, au moins autant que ceux des montagnes pour le réveil de leurs volcans.
Dieu ou le Soleil (ou le Dieu-Soleil) peuvent eux-aussi être facétieux avec les Humains qui se croient puissants de façon si candide avec leur persiflage, en le respectant si peu - et à tort -, tant il veulent établir qu'ils ne procèdent de rien.

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