Monday, January 31, 2011

L'alternative aux faux semblants et aux bravados : le réveil d'Alexandre !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique


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On assiste de par le monde à un déferlement de bravados (bravades) et de faux semblants, tous plus risibles les uns que les autres. Les gens les plus moyens se prennent au jeu du chef, voire du super-chef. Ils ne comprennent pas que la force d'un réseau, quel qu'il soit et aussi puissant qu'il soit en apparence, n'est que la force de ce réseau, et pas la leur en propre. Car au plan individuel, il n'y a rien en fait. Dès que le réseau de pouvoir tombe, tout chute, avec les acerbes critiques des opposants ou des opposantes, jusque là gardées sous le boisseau par crainte (et non par admiration béate). Les modifications géopolitiques profondes de l'Afrique, en ce moment même, et qui ne font que commencer soulignent parfaitement cela : la "République Universelle" n'est pas pour demain.
Le plus difficile pour ce genre de personnes (hommes ou femmes), est donc de ne pas sombrer en même temps que leur réseau de pouvoir. Sinon, tout finit par un "Fluctuat et mergitur" (ça flotte et ça coule) !



A l'opposé, même si un lion semble domestiqué ou prisonnier (ce qui revient au même), il reste à jamais le Roi des animaux. Qu'il lape une écuelle de lait comme un simple chat, ou lèche sa maîtresse ne change nullement son statut naturel, son caractère inné.
D'ailleurs, tous les dompteurs (ou dompteuses), savent que si l'on peut tourner le dos à neuf tigres domptés, jamais, ô grand jamais, il ne faut s'amuser à faire cela avec ne serait-ce qu'un seul lion ! C'est pour cela qu'on l'étourdit généralement avec des produits soporifiques, mais le risque reste très réel néanmoins. Car la Nature est bien plus forte que l'homme.
Par ailleurs, le lion comme l'éléphant peut se montrer assez susceptible et chatouilleux, et sa mémoire, son discernement, ainsi que sa rapidité d'exécution sont sans pareille lorsqu'il passe soudainement à l'attaque, lacère de ses griffes non rétractiles, ou déchire d'un seul coup de dents carnassières. Donc vis-à-vis des Humains ou des Humaines, sa puissance reste très actuelle, même si l'on ne perçoit pas - ou ne comprend pas - quand il va en faire usage, tel l'énigmatique Sphinx de Gizeh.


De nos jours, quantité de gens prêchent la paix - en apparence - mais veulent en réalité hypocritement jouer à la guerre. Ce n'est pas la paix qu'ils veulent, mais un statu quo qui les avantage, ainsi que leur entourage, en fait. Et c'est pour cela qu'ils ou elles se donnent de grands airs. Cela est rendu possible par l'absence de grands chefs de guerre, comme ceux de l'Antiquité. Mais est-ce si sûr, au fond, qu'il n'y en a plus ? N'y-a-t-il nulle part aucun descendant "caché de si longs siècles" d'Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.), l'invincible macédonien que nul ne vainquit jamais ?
On a parfois envie de dire à ces faux guerriers ou fausses guerrières : ne vous contentez-pas d'assommer les gens de mots, ni de jouer à la "guéguerre" en faisant les "virils" ou en imitant les "Amazones", montrez enfin ce que vous avez dans le ventre, en prenant de vrais risques, comme cela se faisait aux glorieux temps antiques !


Avec les changements incontrôlés qui affectent l'Afrique, et l'Egypte singulièrement - si importante stratégiquement avec le canal de Suez, pour le pétrole entre autres -, l'occasion d'un vrai conflit pourrait bien se présenter.
Là-bas, il est peu évident qu'Omar Souleymane, le nouveau n°2 d'Hosni Moubarak, puisse assurer la transition post-Moubarak sans quelques heurts ou frictions, face à la détermination de Mohammed El Baradei (spécialiste onusien des armes de destructions massives), ou des Frères Musulmans en plein retour sur le devant de la scène. De toute façon, l'Egypte à la Nasser (1918-1970) est déjà à l'agonie, et va se retrouver sans "pharaon".
Les conséquences de cette remise en cause de l'histoire égyptienne des cinquante-neuf dernières années sont incalculables, ne serait-ce que pour ses voisins, comme Israël. L'ère de paix initiée avec les accords de Camp David de 1979 risque de disparaître, comme la fumée des bâtiments incendiés du centre du Caire.
L'axe antique Sumer-Egypte se répète une nouvelle fois, même si les gens ne le perçoivent pas.
Car le peuple dans ce genre de soulèvement n'est pas maître de lui-même, et comme partout ailleurs, sa volonté n'est qu'un prétexte commode : il fait ce que la loi du plus fort lui dicte "pour son bien".



Il est peu probable que l'on retrouve en Egypte la tombe d'Alexandre le Grand, officiellement située quelque part à Alexandrie, même à l'occasion d'excavations accidentelles consécutives à ces troubles populaires inopinés. Lui cependant, aurait clairement résolu la crise, à sa manière.
On sait qu'après ses douloureuses coliques (dues à un probable empoisonnement de son vin par Iolas, son échanson), il mit douze jours à mourir à Babylone le 13 juin 323 avant Jésus-Christ.
Iolas était le frère de Cassandre (fils du Général Antipater resté en Macédoine pour gouverner le pays). Or Cassandre avait parcouru 2500 kilomètres pour arriver de Virgina (capitale de la Macédoine) à Babylone en mai de cette année fatidique. Et il était porteur d'une fiole que lui avait remise Aristote (384-322 av. J.-C), l'ancien précepteur d'Alexandre, furieux qu'il ait tué son neveu, Callisthène d'Olynthe, dans un de ses accès de colère. De récents travaux de recherches montrent que le poison qu'elle contenait pourrait être de l'Ellébore blanche, qui ralentit considérablement le rythme cardiaque. Et en fait, il aurait été empoisonné à répétition avec ce produit, par le médecin qui suivant les usages de l'époque, utilisait une plume d'oiseau pour le faire vomir. Ladite plume aurait été elle-aussi imbibée de ce poison.


Quoi qu'il en soit, ce fut le Général Ptolémée (367-283 av. J.-C.), devenu deuxième pharaon européen d'Egypte après Alexandre, qui le fit inhumer en grandes pompes à Alexandrie selon les rites égyptiens. Il avait attaqué en 322 avant Jésus-Christ le convoi qui ramenait en Macédoine la dépouille sacrée d'Alexandre, et s'en était emparé par la force par loyauté pour exécuter ses dernières volontés . Quintus Curtius, le grand historien romain, le rappelle dans son "Histoire d'Alexandre le Grand". Curtius l'admirait tant qu'il avait à tout prix voulu préserver la mémoire et la survie de sa dynastie "sous les ombres". Il ne se considérait pas uniquement comme un historien, et voulait un jour "faire l'histoire". C'est pourquoi, il s'impliqua personnellement dans ce grand oeuvre, en y apposant son nom et son sceau. Par chance, le seul ouvrage qui fut conservé de lui est justement son oeuvre se rapportant à Alexandre. Certains le situent au Ier siècle avant Jésus-Christ, mais d'autres pensent qu'il aurait plutôt vécu sous l'empereur Claude (41-54 après Jésus-Christ). Cette indétermination temporelle n'est pas neutre, puisque ceux qui l'associent au règne de l'empereur Claude, savent qu'il l'accompagna en Gaule, où il serait d'ailleurs revenu pour régler une question privée d'ordre familial.

Une partie des spécialistes pensent que la momie de Saint Marc, transférée d'Alexandrie, et abritée dans la Basilique Saint Marc construite à cet effet par le doge Giustiano Participazio, ne serait pas celle du célèbre évangéliste. Le lion symbolique qui lui est associé y fait retentir dans le désert ses rugissements, au sens de la prophétie visionnaire d'Ezéchiel.
En effet, ce ne seraient pas les reliques du martyr, inhumé près du tombeau d'Alexandre à Alexandrie, qui auraient fait l'objet de la translation au Moyen-Age, mais tout simplement celles toutes proches d'Alexandre le Grand. Et le résultat de cette confusion aurait abouti à ce que le vrai patron de Venise depuis le IXème siècle, soit en fait le grand roi macédonien. Ce secret se transmettrait depuis lors sous le manteau. Quel honneur suprême pour ses doges et le conseil vénitien, ancien ou moderne, de le savoir ou de le penser parmi eux ! Or la "noblesse noire" - dénommée ainsi du fait de la couleur des toges -, vit sa puissance mondiale se développer soudainement à l'occasion de la lutte entretenue des Guelfes et des Gibelins (XIIIème et XIVème siècles), et surtout de l'aventure réussie de Marco Polo (1254-1324) jusque dans la Chine des Yuan. Elle doit donc être secrètement fière de cette proximité glorieuse.


A titre d'épilogue, il est tout à fait connu aujourd'hui que l'intrépide Alexandre le Grand, le grand conquérant universel, se préparait à attaquer l'Arabie, puis de là à se diriger vers l'ouest de l'Afrique, en remontant vers Carthage (devenue aujourd'hui Tunis), et surtout vers l'Italie jusqu'à la Gaule Cisalpine. Ce qui est moins connu, c'est qu'il avait eu vent par ses espions qu'un "petit soleil macédonien" (un fils à moitié amazone), grandissait en secret par delà cette contrée. Si Alexandre, roi de Macédoine et de Grèce, roi d'Asie, Pharaon d'Egypte, Shah d'Iran, et roi d'Afghanistan entre autres revenait aujourd'hui, il pourrait pousser une nouvelle fois son célèbre cri de guerre et de victoire : Alalalalai ! Alalalalai ! Alalalalai !
Car son puissant et énigmatique soleil luit à nouveau !

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