Thursday, March 31, 2011

Le triple V de 2011-2012 : au moins trois sens inoubliables !

de Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique !

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La lettre V est souvent associée à la Victoire, au Vatican, ou à la Valeur (la "Virtus" romaine), mais elle peut également signifier toute autre chose. A travers deux films importants et un symbole antique, nous allons chercher à illustrer notre propos, en commençant par la série "V", récemment reprise sous le même nom, par une suite au succès plus mitigé. Que le film télévisé "V" diffusé initialement sur la chaîne américaine NBC (1983) avec ses "Visiteurs" reptiliens ayant pris apparence humaine afin de dominer la Terre, soit ou non une fable de l'élite se mettant en scène à Hollywood (USA), pour se distinguer artificiellement des autres, importe peu. Il est clair qu'il fait écho aux mythes antiques : car elle éprouverait le besoin de se rattacher de façon pas si évidente à Sumer, à Babylone et au souverain antique Nemrod ("l'abeille qui a vaincu le léopard"). Cette élite se caractériserait par une absence quasi-totale de croyance en Dieu, même si souvent son activité est curieusement religieuse, voire superstitieuse. Car elle penserait être à l'origine de la "manipulation divine" visant à soumettre les Humains par la croyance "infondée" en un Dieu que l'on ne voit jamais. C'est possible sur la forme (les rituels, la liturgie, ...), mais résolument faux sur le fond : Dieu n'a nul besoin de mise en scène, ni d'approbation élitiste ou non d'ailleurs pour préexister, et montrer sa puissance incroyable quand il le souhaite. En tout cas, c'est de là et de son "sang froid" - au sens propre du terme - que cette élite tirerait sa pseudo-insensibilité à la souffrance (celle des autres, pas la sienne), sa manie de dominer par le traumatisme (qu'elle a elle-même ressenti dans son éducation trop dure), et de récompenser plutôt les personnes ignobles (en ayant souvent motif à le regretter presqu'aussitôt). Cette version semble ignorer que les grands reptiliens de l'Antiquité avaient le sang plutôt chaud et non froid, d'après les dernières découvertes, et que de plus même un reptile peut avoir peur. Nous avons personnellement testé ce caractère farouche et donc émotif sur une vipère et un grand python, dans notre prime jeunesse. En outre, contrairement à l'homme, un serpent peut copuler jusqu'à vingt-quatre heures d'affilée, ce qui indiquerait à l'opposé un besoin viscéral de contact, et un sentimentalisme beaucoup plus grand que celui d'un être humain en réalité. Si on rajoute à cela le sens du rythme et de la musique, on a ici un animal moins antipathique que prévu. D'ailleurs, selon les "Fioretti" (littéralement "les petites fleurs"), Saint François d'Assise (vers 1182 -1226) évangélisait aussi bien les oiseaux, que les petits lapins, ou même les serpents qui l'écoutaient avec une attention soutenue et presque "mignonne" dans la campagne italienne environnante. Il y a donc là un malentendu qu'il faut lever sur ces animaux sensibles à l'assertivité douce, et à la véritable bonté qui est appréciée tout au contraire.


Pour ce qui est de notre deuxième exemple portant sur la lettre V, il s'agit du film "V pour Vendetta" de James Mac Teigue (réalisé en 2005 et sorti en 2006), avec Hugo Weaving (V) et Nathalie Portman (Evey). Il se passe à seulement quelques années de 2011, dans un Angleterre dominatrice et dictatoriale ayant recouvré ses colonies américaines autrefois insurgées. La genèse de ce nouveau régime fasciste remonte en effet à 2015 avec deux attentats bactériologiques sur le sol britannique, en fait fomentés par le futur haut chancelier Suttler, et absolument pas par des terroristes au contraire de la version officielle. Et à cette époque proche, l'Afrique, l'Europe et l'Asie sont également dans un état dévasté (ce qui ferait écho à la grande crainte de 2012, l'année fatidique). Il s'ensuit alors deux décennies de privation de liberté sous le faux prétexte de la sécurité à tout prix, avec un système paranoïaque de télésurveillance angoissée. Il s'agit là d'une adaptation cinématographique en coproduction (Allemagne-USA-Royaume-Uni) d'une bande dessinée d'Alan Moore et de David LLoyd, datant de 1989. C'est à la suite d'une crise financière de grande ampleur, de la guerre civile aux USA, et dans une ambiance post-nucléaire et de dérèglement climatique du reste du monde, que le haut Chancelier Suttler peut diriger une Angleterre soumise d'une main de fer, "façon" Edouard Ier Le Sec (1239-1307). Il termine d'ailleurs toujours ses phrases par le leitmotiv : "L'Angleterre prévaut !" Le lien prédominant de V avec Guy Fawkes (1570-1606), l'illustre protagoniste de la "nuit des poudres" du 5 novembre 1605, semble avoir échappé à certains critiques cinématographiques, alors que le visage masqué de V et ses paroles le rappellent constamment. Cette "contre-utopie" a pour thème la liberté vengée et recouvrée, en réussissant là où Fawkes avait échoué dans sa tentative de faire exploser le Parlement de Westminster à Londres. Il rappelle comme une antienne à la télévision dont il a réussi à prendre le contrôle pour l'occasion, la nécessaire tolérance, pas uniquement religieuse d'ailleurs, dans un état de droit, respectueux de ses sujets : on dirait ses citoyens, pour une république. Car lui provoque vraiment la chute et le décès de Suttler, accompagnant crescendo la mort par "les dagues virevoltantes" de tous les membres de son conseil - sauf le chef de la police d'origine irlandaise, qui laissera in fine s'accomplir le projet de V, dans son apothéose.



Le dernier V symbolise quant à lui le film de notre vie à tous, oligarchie si fragilement humaine comprise : c'est celui de la Vie. Par exemple, tout le monde sait qu'il y a un énorme problème de lits d'hôpitaux en France. Il n'y a encore guère de temps, il y en avait suffisamment pour faire face à une grande catastrophe qu'elle soit naturelle ou autre, comme un accident nucléaire majeur. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, car une gestion politique "étriquée" et irréaliste, voire irresponsable et aberrante est passée par là (100 000 lits supprimés à ce jour). On nous parle constamment de sécurité, mais on se montre incapable de penser à l'assurer dans ce cas désormais moins improbable. La catastrophe nucléaire, toujours en cours d'ailleurs, de Fukushima- Daï-Ichi (Japon), est là pour le rappeler. De toute façon, il ne paraît pas évident de stabiliser le Mox (mélange métallique composé de 93% d'uranium et de 7% de plutonium) utilisé à Fukushima. La France dont il provient a ainsi proposé ses services, dont des robots pour effectuer les travaux urgents de refroidissement ou de colmatage, dans la partie de la centrale qui fuit encore vers l'Océan Pacifique tout proche. Mais il semblerait bien que dans ce cas, l'oxyde de bore ne puisse être utilisé avec sûreté pour empêcher une fusion totale du combustible hybride, très instable par rapport à de l'uranium qui aurait été pur. Il est donc temps pour nous non pas seulement de revendiquer nos droits, mais de reprendre notre souveraineté, si galvaudée, en n'attendant pas 2012. Car tous nous devons nous prendre en main nous-mêmes si nous voulons survivre à ce qui pourrait advenir. Puisqu'un succédané de droit de pétition - beaucoup plus limité que celui du Royaume-Uni - a été introduit récemment dans notre constitution, nous citoyens devrions l'utiliser sans hésiter dès maintenant. En effet, notre survie ne doit pas être mélangée avec les échéances politiques à l'horizon 2012, ce serait une erreur. La question de la réduction progressive, mais ferme et nécessaire, de la part du nucléaire dans la production électrique française, accompagnée d'une fermeture rapide des centrales jugées peu fiables, ainsi que l'interdiction de l'exportation et de l'utilisation du Mox, doivent être d'actualité désormais. En attendant, les barres de Mox utilisées dans les réacteurs de certaines centrales françaises doivent, à notre sens, absolument être remplacées par des barres normales d'uranium pur, même si cela coûte plus cher. La sécurité des populations (française et avoisinantes, dans un sens très large), est à ce prix. Au Japon, le nucléaire ne représente que 30% de l'énergie électrique produite, et pourtant on voit le désastre que cela provoque, et ce que cela va coûter à ce malheureux pays (de 4 à 5% de son PIB, y compris le tremblement de terre du 11 mars dernier et le tsunami qui s'en est suivi). Quant à nous, nous devons être informés sérieusement des dernières mesures de la contamination par le nuage radioactif des 23 et 24 mars derniers. Car comme nous le pensions la pluie a disséminé sur le territoire cette radioactivité. Or, on ne nous parle à ce sujet que de l'iode 131, qui disparaît le plus vite (dans les huit à dix jours), et plus du Césium 137 de ce nuage - à la période très longue de plus d'une génération. Notre régime alimentaire salé va devoir, par prudence, être remplacé par un régime absorbant et oxydo-réducteur sucré. Libre à chacun de faire autrement.



La déconnexion des "politiques" de la réalité concrète est déjà beaucoup trop grande. Ils (ou elles) ne pensent qu'à travers des sondages plus ou moins vrais, sur des questions que nous les citoyens, nous poserions de façon plus ou moins fausse. Cela vise toujours à détourner notre attention, et à faire passer des projets de loi plus ou moins "fumeux", masquant fort mal le poids trop grand d'une oligarchie à l'arrogance égoïste et apeurée. Dans ces jeux de "vilain (e) s", où l'on fait passer des vessies pour des lanternes, même le Christ, sa mère Marie, ou sa femme Marie-Madeleine se feraient rejeter avec mépris, s'ils ne prenaient soudainement voix au chapitre. Car ils représentent une espérance renouvelée, considérée à tort comme embarrassante, et un vrai remède à la peur. On a laissé s'ériger trop rapidement, et sans réfléchir aux conséquences, l'impraticable et inhumain dogme politique de la "tolérance zéro", qui ne résoud rien et crée encore plus de problèmes insolubles. En réalité, vu les risques que l'on nous fait courir par irresponsabilité et défaut d'information, ce serait plutôt à nous d'appliquer dès à présent la "tolérance zéro", par Vigilance (notre V de conclusion) ! Et il n'est pas trop tard pour prendre conscience de notre vrai pouvoir souverain !

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