Wednesday, June 1, 2011

La nouvelle donne énergétique allemande et son impact mondial inattendu : vers un vrai XXIème siècle ?

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique
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L'Allemagne a annoncé de façon fracassante sa décision de renoncer à produire de l'énergie nucléaire sur son sol, le lundi 30 mai dernier. Toutes ses centrales nucléaires doivent être fermées d'ici onze ans, en 2022. L'énergie nucléaire est clairement considérée comme trop dangereuse pour la population.
A cet égard, l'arrêt présent du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Civaux dans la Vienne (France), pour cause "officieuse" de sécheresse, rappelle le caractère crucial de la phase de refroidissement par l'eau douce des rivières, dont le débit ne doit pas être trop bas.
En fait, contrairement à ce qui a été dit, l'Allemagne n'est pas le premier Etat européen à avoir fait cette annonce-choc. Peu de temps après la catastrophe nucléaire de Fukushima (région de Sendaï, Nord-Est du Japon) de mars 2011, c'est la Suisse qui avait pris la première cette décision historique. Toutefois, la décision allemande est encore plus marquante en raison de sa proximité de date : ce sera dans son cas, douze ans avant la Suisse (2034).
Egalement, l'Allemagne est la première puissance économique et financière de l'Europe.
Ceci dit, la Suisse n'est pas mal placée non plus avec son rôle méconnu de "petit géant de l'Europe". N'oublions pas que ces deux pays sont frontaliers et partenaires économiques et financiers de longue date, et qu'ils ont en commun une langue, l'allemand - dans le très riche canton de Zurich notamment pour la Suisse) !

En réalité, l'Allemagne (et incidemment la Suisse), risquent de laisser sur place les autres nations européennes. On pense immédiatement à la France, qui est le premier partenaire économique et commercial de l'Allemagne (plus de 40% des échanges). Les économies des deux pays sont tellement interdépendantes que l'on parle de plus en plus de "Françallemagne", dans ce couple tumultueux.
Pour la France, et singulièrement pour Areva, cette annonce sonne comme le tocsin.
Elle a ainsi essayé de minimiser rapidement la décision allemande qui semble l'avoir prise de court, tout en faisant part de son étonnement et de ses doutes sur sa faisabilité pour l'économie allemande.
On pense à l'heure actuelle que dans ce cas, l'Allemagne va devoir importer davantage d'électricité d'origine nucléaire française. Rien n'est moins sûr en fait, car nous sommes au contraire déjà importateur net d'électricité allemande.
La France doit donc prendre le train en marche et se lancer plus résolument dans la voie des énergies de substitution, tout en se ménageant des phases de transition avec le retour du Plan.
Le nucléaire représente 120 000 emplois en France, alors que le secteur en croissance des énergies renouvelables en Allemagne en compte déjà 350 000. La France est peut-être en train de rater un virage important fait au bon moment, voire au dernier moment. Il est vrai que le coût du démantèlement des centrales nucléaires et du traitement des déchets sur très longue durée reste opaque : de 15 milliards d'Euros de provisionnement, on passe plutôt à 150 milliards d'euros en termes réels.

Onze ans, c'est le temps d'un cycle solaire complet et normal. Et c'est également le temps minimum que s'accorde l'Allemagne pour développer des énergies de substitution, avec un rôle notable pour le projet "Desertec" au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (sous réserve d'une paix rapide en Libye d'ici le 30 juin 2011). Il paraît également probable qu'à l'instar des USA, elle relance ses recherches appliquées sur "l'énergie libre" de l'austro-américain (d'origine serbe, mais né en Croatie), Nikola Tesla (1856-1943), si ce n'est déjà en cours.
"Desertec" est un projet allemand visant à installer des kilomètres de miroirs solaires dans le désert, notamment au Sahara, et d'exporter l'électricité générée par le Soleil, vers l'Europe, à hauteur de 15% de ses besoins annuels tout de même. Rappelons que l'Allemagne n'est actuellement dépendante qu'à 23% de l'énergie nucléaire, contre 81% pour la France, selon les toutes dernières estimations. Ni son projet, ni sa décision du début de la semaine ne sont donc irréalistes.
Quant à "l'énergie libre", dont la mise au point et le développement furent stoppés aux USA en 1891 par John Pierpont Morgan (1837-1913), le banquier de Tesla, pour cause de gratuité, elle est clairement relancée. Tesla avait en effet tenu une conférence remarquée sur l'énergie cinétique illimitée du vide (l'"éther" des anciens, pas si vide que ça) à l'American Institute of Electrical Engineers le 24 mai 1891. Sa démonstration fut aussi géniale que lui, mais sonna malheureusement le glas de ses travaux. Morgan lui aurait déclaré : "Si cette énergie est à la portée de tous, où mettrons-nous le compteur ?"

Tesla avait suivi des études d'ingénieur à l'Ecole Polytechnique de Graz (Autriche), puis à l'Université Charles de Prague (Bohême, également autrichienne à l'époque), mais sans jamais accomplir tous ses semestres, pour des raisons familiales. Il devint donc ingénieur en 1881 à Budapest (Hongrie, aussi sous domination autrichienne en ce temps là), avec l'équivalent d'un baccalauréat scientifique seulement, mais des dons pratiques phénoménaux. Puis il émigra en France en 1882 (mais ses travaux n'intéressaient personne), et enfin aux USA en 1884 pour travailler avec Thomas Edison (1847-1931), le fondateur de General Electric. Une partie non négligeable de ses quelques 900 brevets d'invention environ, ont été attribués par erreur à Thomas Edison. Il faut préciser pour la petite histoire, que Nikola Tesla était médium et avait d'autres talents très spéciaux : ils provenaient de sa mère, et surtout de la foudre qui l'avait frappé dans sa prime enfance sans le tuer, d'où sa passion pour les rayons et les ondes.
Aujourd'hui, la question du "compteur" de Morgan a été résolue. Et "l'énergie libre" remet totalement en question la donne selon laquelle les ressources énergétiques de la planète seraient limitées, et que la "décroissance" serait désormais notre lot obligé. Nous avons trop longtemps vécu sur cette erreur fondamentale et dramatique, cause cachée des deux premières guerres mondiales.

La France à notre sens ne peut pas rester en dehors de ces recherches cruciales pour le maintien de son modèle économique, et également soyons clair, sa survie en tant que puissance économique et scientifique d'importance !
Et concernant particulièrement "l'énergie libre", elle devrait solliciter une vraie compétence (que le nouveau venu soit ou non ingénieur ou physicien), complétée d'une expérience de onze ans sur la cage de Faraday in vivo, et d'un brio créatif. Cela devrait se faire avec l'attribution d'un titre et d'une charge officiels, d'une rémunération à la hauteur de l'enjeu, d'un laboratoire bien équipé pour diriger les recherches, et enfin d'assistants et d'assistantes : le site d'Orsay nous paraît très bien pour faire suite aux travaux de Colorado Springs (sur la cage de Faraday) et de Long Island de Tesla. A elle de choisir son futur désormais !
Précisons que la physique de Newton de 1687 fondée sur la gravité n'est plus valable aujourd'hui, à l'ère du vide quantique. Beaucoup de choses qui paraissaient impossibles à cette lointaine époque, sont aujourd'hui devenues réalités. Les Newtoniens actuels, auxquels Tesla s'était également affronté avec succès en son temps, ne peuvent donc être d'aucune aide. On sait très bien que même la masse (ou inertie) n'est en fait que de l'énergie.







La décision allemande de renoncer à son programme nucléaire, on le voit, pourrait annoncer en réalité une nouvelle ère pour l'humanité, non sans difficultés multiples. Elle va au départ être assez coûteuse en investissements, mais pourrait être également porteuse d'une incroyable espérance pour les hommes (et les femmes) du XXIème siècle, s'il n'y a pas de grand à-coup.

Du reste, les USA semblent aller discrètement dans le même sens, puisque General Electric a elle-aussi des projets de quantité de miroirs solaires géants dans le désert d'Afrique du Nord. De plus, leurs études sur la ionosphère (siège de "l'énergie libre") en Islande, dérivées des travaux précédents de Nikola Tesla à Colorado Springs et à Long Island (New York), sont largement concluantes.

L'ère du post-nucléaire est engagée de toutes façons. Le plus singulier dans tout ça, c'est que l'Allemagne ne semble pas elle-même paradoxalement, tout à fait consciente de ce qui va advenir, ni de ce qu'elle a mis en marche (avec la Suisse) pour le monde.

Une possibilité va néanmoins se faire jour au fil du temps : le monde pourrait éventuellement connaître un nouvel Age d'or dans cette grande transition, en laissant derrière lui le terrible Age d'airain que nombre d'Humain (e) s semblent affectionner sans le dire. Cela n'arrivera que si Dieu le veut vraiment, ce qui n'est pas certain. Et pour ça, il faudra que le futur que nous entrevoyions ne soit pas en fait un passé très antérieur !

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