Friday, July 5, 2013

L'héritage secret de Zadracarta II : une épopée et une descendance Eurasiennes !

par Jean-Jacques COURTEY, Docteur en Géographie Economique
(traduit et adapté de l'anglais par lui-même)
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Voici la suite de notre grande saga, conçue comme un scénario pour le cinéma ou la télévision.
Il est dédié aux vies qui ne sont pas de simples légendes, afin que les temps héroïques reprennent vie.

ACTE II : LA VIE A THEMISCYRE

Scène I : Le retour de Thalestris à Thémiscyre (Cappadoce)

De retour de Zadracarta, Thalestris et ses deux lieutenantes entrent dans leur capitale à l'aube. Elles papotent agréablement en échangeant leurs idées et leurs impressions.

Myrto :
Tu sembles heureuse du bon temps que tu as passé avec Alexandre, grande Reine !

Thalestris :
Oui, tu peux le dire. C'est vraiment dommage que notre loi m'interdise de ramener de façon permanente mon mari dans ma capitale. Nos règles ont peut-être été justifiées par le passé, mais de nos jours elles font de nous des arriérées dans ce monde si changeant.

Phoebe :
Tu veux dire que nous devrions changer et nous adapter, dès maintenant, à ce nouveau monde que ton mari est en train de créer ?

Thalestris :
Je le crois. Et cela doit venir de nous-mêmes, car il ne nous conquerra pas.

Myrto :
Comment peux-tu être aussi sûre qu'il n'essaiera pas ?

Thalestris :
Il n'a même pas besoin de l'envisager. Il m'a déjà conquise, moi votre Reine. Et par ailleurs, je lui ai dit que mes Amazones et moi le soutiendront toujours ainsi que notre descendance à venir.

Phoebe :
Vraiment ! Donc nous sommes ses alliées pour toujours maintenant, si je comprends bien.

Thalestris :
C'est exact ! Alexandre est le plus grand Roi de l'univers. Et il gagne toujours ses batailles, même les plus impossibles. Et il a certainement gagné la bataille de mon coeur !

Myrto :
Tu es amoureuse, ma Reine, n'est-ce pas ?

Thalestris :
Oh oui ! Et c'est un sentiment si envahissant.

Phoebe :
Moi, j'ai failli tomber amoureuse d'un de ses gardes du corps d'origine Thessalienne, Lysimaque.
Mais, le problème c'est que Lysimaque m'a probablement oubliée.

Thalestris :
Tu veux dire qu'il est instable avec les femmes ?

Phoebe :
Pas exactement ! Seulement deux jours avant que j'ai capturé le cheval d'Alexandre pour ton entrée en scène réussie, il a été envoyé en éclaireur en Perse par le Roi Alexandre. Avec ses hommes, il devait observer et évaluer le reste des troupes du roi Darius.

Thalestris :
Et alors ?

Phoebe :
Eh bien, après qu'il ait reçu l'ordre d'Alexandre, il est revenu vers sa tente mais ne m'a pas reconnue.
Cela m'a fait une impression bizarre, à cause de la nuit passionnée que nous venions de passer ensemble. Bien sûr, j'étais une servante pour lui, mais il m'a demandé qui j'étais ?

Thalestris :
Tu veux dire qu'il te soupçonnait de quelque chose ?

Phoebe :
Pas du tout en fait ! Quand je l'ai appelé "mon grand chat", il s'est soudainement souvenu de moi et de notre nuit torride.
Il m'a alors confessé ce qui lui était arrivé lors de la grande bataille d'Issos : il a reçu un grand choc à la tête, et depuis il a des trous de mémoire qui se manifestent.

Myrto :
C'est un peu ennuyeux.

Phoebe :
Oui ! Et il a ajouté qu'Alexandre l'envoyait aux abords des lignes perses avec un détachement de cavalerie Thessalienne, pour l'aider à guérir.
En effet, quand il est à cheval, les secousses remettent tout en ordre dans sa tête !

Thalestris :
Je ne suis pas surprise. Alexandre essaie toujours d'aider ceux qui l'entourent. Il est le Roi et le grand conquérant le plus étonnant que j'ai jamais rencontré de ma vie. Il m'a parlé de son idée d'établir une fraternité universelle et un pont entre les civilisations opposées.

Thalestris se met soudain à baîller.

Myrto à Thalestris :
C'est génial d'être ses soeurs !
Mais, je pense que le moment est venu pour ma grande Reine de prendre du repos.

Phoebe, en s'en allant également :
Oui, c'est formidable d'avoir un grand frère tel que lui !
Bonne nuit ma Reine ! Je suis sûre que ton mari bien-aimé te rendra visite dans tes rêves !

Scène II : Dans le Temple de la Lune 

Thalestris entre à la nuit tombée dans le Temple de la Lune. Elle est reçue par Antandre, la grandre prêtresse, qui se tient à côté de la grande statue d'Artémis.

Antandre :
Quel est l'objet de ta visite, Reine Thalestris ?

Thalestris :
Je suis venue remercier la Déesse pour son aide. J'ai réussi à rencontrer Alexandre le Grand, et nous avons partagé la même couche pendant treize jours et treize nuits. Donc, nous nous sommes mariés en même temps.

Antandre :
Penses-tu être enceinte, ma Reine ?

Thalestris :
Oh oui ! Et je veux remercier la Déesse pour cela.

Antandre :
Je vois. Ce sont là de grandes nouvelles. Laisse-moi tirer les pierres de Lune pour te prédire l'avenir.

Et elle procède au tirage.

Thalestris :
Que vois-tu, grande prêtresse ?

Antandre :
Hummm  ! Je pense qu'il va y avoir une grande surprise à propos du bébé ! Peut-être que la fille que tu désires n'arrivera pas seule, apparemment !?

Thalestris :
Tu veux dire que je vais recevoir une visite spéciale au moment de sa naissance ?

Antandre :
Oui, clairement ! Mais la visite viendra de la naissance elle-même. Il se pourrait bien qu'un petit garçon arrive en même temps en fait.

Thalestris :
Tu veux parler de jumeaux dans ce cas ! Ce serait bien. Un pour moi, et un pour Alexandre. Célébrons cela par une danse sacrée !

Antandre, frappant dans ses mains :
Orithia, Polymora et Xanthe, venez ! Montrez-vous et dansez pour notre grande Reine et ses futurs jumeaux !

Les trois belles vierges initient alors une danse élégante, curieusement circulaire, en bougeant délicatement les bras et le corps. Et en même temps, elles commencent à chanter une mélodie envoûtante en l'honneur de la Déesse Artémis.

Thalestris à Antandre :
Mes enfants seront-ils en bonne santé et beaux ?

Antandre :
Oh oui, certainement ma Reine ! Mais tu dois bien choisir leur prénoms pour repousser les forces du mal.

Thalestris :
Quelle sorte de prénoms ?

Antandre :
Un prénom relié à Dieu pour le garçon, et une de tes caractéristiques pour celui de la fille !

Thalestris :
Je vois. Tu veux dire que le prénom de mon fils doit évoquer l'origine divine d'Alexandre, et celui de ma fille rappeler comment j'étais lorsque j'étais petite.

Antandre :
C'est exactement l'idée, Reine Thalestris !

Thalestris lui jette alors un regard appuyé, comme si elle voulait lui demander quelque chose qui la turlupinait depuis son retour.

Antandre :
Oui, que veux-tu me demander ma Reine ? Est-ce à propos du lien entre les Dieux et Alexandre ?

Thalestris :
Tu es très forte pour lire dans mes pensées. C'est à propos de l'odeur des Dieux. Quand Alexandre me tenait serrée tout contre lui, j'ai pu sentir très clairement une odeur de violette qui émanait de sa peau. Est-ce que les Dieux ont une agréable odeur de violette aussi, comme Alexandre ?

La grande prêtresse :
Oh oui ! Les êtres sacrés ont toujours une magnifique odeur !

Thalestris :
Dans ce cas, le grand prêtre d'Héliopolis en Egypte avait totalement raison à propos d'Alexandre : il est réellement un descendant de Zeus, le Dieu suprême de l'Olympe. Et je suis si fière d'avoir été la première femme à me marier avec lui, avant toute autre ! Notre fils sera son premier descendant mâle !

Scène III : La naissance des jumeaux

Nous sommes à la fin de l'été, et Thalestris va accoucher. Elle souffre, et Antiope, une vieille sage-femme Amazone s'occupe d'elle. Elle est assistée de Penthésilée, une Amazone nettement plus jeune.

Antiope à Thalestris sur son lit :
Prends de ce breuvage ma Reine ! Cela stoppera tes douleurs, et aidera en même temps le bébé à venir.

Thalestris souffle sur la chaude boisson :
Ffff ! Ffff ! Ffff ! Hum, le goût n'est pas mauvais.

Antiope :
Cela va rapidement provoquer l'accouchement. Peux-tu sentir le bébé sortir maintenant ?

Thalestris :
Oh oui, ça vient ! Mais en fait, la grande prêtresse Antandre m'a prédit qu'il y aurait deux bébés, Antiope !

Antiope :
Vraiment ! Eh bien, ça pourrait expliquer pourquoi ton ventre est si gros, même sur les côtés. Ils avaient besoin de toute la place disponible. Maintenant, voyons les princesses venir à la vie !

Thalestris :
Pas les princesses, Antiope ! Le prince et la princesse, si Antandre avait raison !

Antiope :
Tu sembles désirer de si inhabituelles venues au monde, chère Reine des Amazones !
Tu dois être très amoureuse du Roi Alexandre, ton mari, pour cela ? N'est-ce pas ?

Thalestris :
Bien sûr !

Thalestris pousse fort, et un garçon sort en premier.
Antiope le tire avec habileté, coupe son cordon ombilical, et donne l'enfant à son assistante, la jeune Penthésilée. Celle-ci dépose alors délicatement le petit garçon dans un berceau.

Antiope :
Tu as raison, le premier est un beau petit garçon !

Le bébé se met à pleurer et les trois femmes sont heureuses d'entendre ça.

Antiope :
Pousse encore, ma Reine ! Le second bébé doit sortir rapidement à son tour !
Pousse ! Pousse ! Respire ! Respire ! Oui, comme ça !...
Et maintenant pousse d'un seul coup ! Voilà, ça y est ! C'est très bien !

Le second bébé est soudain sorti de son utérus. Et la Reine se sent enfin soulagée. Antiope s'occupe du bébé de la même façon que pour le précédent, et le donne à Penthésilée.

Penthésilée prend la petite fille par les pieds, et avec l'air qui pénètre soudainement ses poumons, elle se met aussi à pleurer. Elle dépose la petite à côté de son frère dans le même berceau. Et tous deux se mettent à pleurer "joyeusement" en chœur.

Tout le monde est si heureux.

Antiope et Penthésilée prennent les bébés pour les donner à Thalestris, qui veut les voir et les serrer contre son cœur.

Antiope à Thalestris :
Comment veux-tu les appeler, ma Reine ?
Je pense que tu as déjà choisi leurs prénoms, puisque tu savais qu'il y aurait un garçon et une fille.

Thalestris :
Je vais suivre les bons conseils d'Antandre.
J'appellerai mon petit garçon "Vanya", en mémoire d'Alexandre, mon époux bien-aimé. Et ma petite fille s'appellera "Anya", puisqu'elle me rappelle moi-même.

Antiope :
Donc, tu as choisi des prénoms slaves, qui sont utilisés dans ton royaume au-dessus de la Mer Noire !

Thalestris :
Oui, "petit Dieu" ou Vanya pour mon fils, et "petite tornade" ou Anya pour ma fille !

Antiope :
Ce sont là de très bons choix, ma Reine !

Penthésilée :
Oui ! Et tous les deux semblent aimer leur prénom. Anya ! Anya ! Vanya ! Vanya !
Regarde ! Regarde ! Ils se sont arrêtés de pleurer !
Vois ça, ils te sourient ma Reine !

Thalestris :
Va au balcon, Antiope, et annonce à tout le monde que tout s'est bien passé. Et donne le prénom de mes bébés !

Antiope s'avance vers le balcon, et fait son annonce à la foule assemblée :
Notre grande Reine a heureusement donné naissance à de beaux jumeaux ! Oui, des jumeaux !
La petite fille s'appelle Anya, et le petit garçon Vanya !

La foule répond joyeusement :
Longue vie à notre Reine, Thalestris ! Et longue vie à Anya et Vanya !
Hourrah ! Hourrah ! Hourrah !

Scène IV : Le début du Festival bimestriel de Printemps avec les Gagariens !

Phoebe et Spadines, Ella et Autolycus, Antioche et Deileon, et aussi d'autres couples se forment le soir, à la nuit tombée.
Et cette pratique coutumière porte le nom de Festival de Printemps, et dure deux mois.

Phoebe :
Mon nom est Phoebe. Comment t'appelles-tu, toi l'homme à la barbe qui paraît si fort ?

Spadines :
Je m'appelle Spadines. Mais tu peux m'appeler "Spad" si tu préfères !

Phoebe :
D'accord Spad ! On ne voit rien dans cette pénombre. Peux-tu m'aider à enlever ma robe ?

Spadines :
C'est vrai que ces buissons nous abritent bien, mais je ne peux pas voir pas grand chose non plus.
Ah, ça y est ! Ce doit être ton bras ici. Oh, là c'est ta jambe droite.

Phoebe :
Tu peux t'occuper de mon bras et de ma jambe droites, mais tire d'abord sur ma robe pour l'ôter complètement.

Spadines :
A tes ordres, Madame l'Amazone ! Voilà ! Je t'ai tout enlevé en même temps.

Phoebe :
Viens plus près de moi, mon "grand chat". Je vais te faire miauler délicieusement.

Pendant que Spadines miaulait avec Phoebe, ils pouvaient entendre un autre couple qui avait quelques soucis. Et ils se mirent à rire.

Autolycus :
De quoi sont donc fait ces buissons, de cactus ?

Ella :
Non, il n'y a pas de cactus ici. Oh désolée, c'est mon épée ! Je l'enlève tout de suite.

Autolycus :
Ah, c'est mieux ! Montre-moi ton visage. Waouh, qu'est-ce que tu es belle, vraiment belle !

Ella :
A propos, comment t'appelles-tu ?

Autolycus :
Je suis Autolycus. C'est moi qui fabrique les bonnets phrygiens pour vos troupes.

Ella :
Moi, c'est Ella. Oh, mais tu portes également un bonnet phrygien !

Autolycus :
Oui, et comme tu le sais, nous les hommes, sommes autorisés à en porter durant ces deux mois de printemps, pour la période de l'accouplement avec vous.

Ella :
Je connais les règles de la Saison des Amours. Mais arrête de parler, et occupe toi plutôt de mon corps. Sois mon homme, maintenant !

Autolycus :
Hmmpf ! Tu es très rapide mon Amazone. Tes désirs sont des ordres.

Pas très loin d'eux, il y avait un troisième couple étendu, Antioche et Deileon.

Antioche :
Tu m'as dit que ton prénom était Deileon

Deileon :
Et toi, quel est ton prénom, Amazone espiègle ?

Antioche :
Je m'appelle Antioche. Mais je ne suis pas espiègle, mon "gros lion".

Deileon :
Eh bien, le "gros lion" va te deshabiller, d'accord ?

Antioche :
Au lieu de causer, fais-le ! Maintenant !
Deileon obéit et elle se retrouve totalement nue.

Deileon :
C'est un peu dommage que je ne puisse pas voir grand chose avec cette faible Lune. Mais si tu es la fille que j'ai vue au déjeuner, et qui me lançeait des oeillades, je suis pleinement heureux.

Antioche :
C'est bien moi mon "gros lion". Alors tu peux te réjouir !
Montre-moi maintenant comme tu es heureux de m'avoir avec toi !

Deileon :
Je vais te faire un enfant, mon Amazone espiègle. Hé, Hé !

Antioche :
Je suis ici exactement pour ça Deileon. Le Festival de Printemps a été établi à la suite d'un traité entre ta tribu finalement soumise et notre Reine Otrere, il y a très très longtemps.

Deileon :
Je sais. Nous les Gagariens, ne sommes plus des Scythes libres. Nous demeurons à votre service depuis ces temps immémoriaux.

Antioche :
Ne sois pas trop sérieux mon "gros lion". Et pense à moi qui attend tes assauts ! Tu es autorisé ce soir. Alors fais-moi un enfant !

Deileon :
Formidable ! Ma "lionne" espiègle. Je vais t'en faire un ou même deux !

Scène V : Thalestris et la volonté du Dieu Arès

Quatre années se sont déjà écoulées. Un jour Magog le Goth, le chambellan de Thalestris, et Andromaque, la jeune Amazone attitrée, ramènent Vanya et sa soeur Anya à Thalestris après une balade mémorable : un événement extraordinaire s'est produit dans le "bois sacré" Akmonien (Akmonian "holly wood" en anglais), près du fleuve Terme (Thermodon).

Thalestris est en présence de Phoebe et de Myrto.

Magog le Goth à la Reine Thalestris :
Nous sommes de retour sains et saufs avec Anya et Vanya, ma Reine.

Thalestris :
Pourquoi dis-tu "sains et saufs" ? Et pourquoi y-a-t'il une telle manifestation de joie dans ma capitale ? La clameur publique que nous pouvons entendre d'ici appelle mon petit Vanya "le héros".
Que s'est-il passé dans le "bois sacré" Akmonien du Dieu Arès ?

Magog :
Eh bien, Andromaque et moi avions laissé tout seuls pour un court moment, tes enfant jouer ensemble sur l'herbe dans le bois.
Nous cherchions pour toi les champignons que tu aimes tant. Et soudain, nous avons entendu Anya pleurer. Nous avons immédiatement couru vers les enfants, et avons vu une chose incroyable.

Andromaque :
Oui, vraiment incroyable !

Thalestris :
En quoi ? Je veux savoir ce qui s'est passé ?

Magog :
Vanya défendait sa soeur jumelle contre un gros serpent menaçant, qui s'apprêtait à la mordre.
Il a alors saisi son corps fermement et lui a écrasé la tête d'un seul coup avec une grosse pierre.

Thalestris, Myrto et Phoebe ensemble :
Waouh ! Waouh ! Waouh !

Magog :
Oui, waouh ! Vanya est un héros et tout le monde à Thémiscyre le considère comme ça maintenant. C'est la raison du joyeux vacarme en son honneur.
Tout le monde pense qu'il est aussi grand que son père, Alexandre, et que toi, ma Reine. Et Anya est plus que jamais collée à lui.

Anya tient effectivement fermement la main de son frère bien-aimé à cet instant.

Phoebe :
A seulement quatre ans, c'est merveilleux !

Myrto :
Oui, incroyablement grand ! Quel fils formidable tu as, ma Reine !

Thalestris, un peu rouge :
Viens ici, mon joli héros ! Viens dans les bras de maman !

Et elle le câline en le serrant contre elle.

Magog reste en retrait avec grâce.

Phoebe à Thalestris :
Penses-tu que ce soit le signe de quelque chose de nouveau, une sorte de message du Dieu Arès pour toi ?

Thalestris :
Je le pense. Cela signifie probablement que quelque chose doit changer dans la façon dont les Amazones voient les garçons et les hommes.

Myrto :
Tu veux dire que nous devrions les traiter avec plus de considération et de respect, après cet événement surnaturel, ma Reine ?

Thalestris regardant Magog :
Magog est celui qui a veillé sur moi depuis ma petite enfance. Il m'a appris l'usage des armes et le combat. Je le considère un peu comme un père pour moi. Et il sait que j'ai toujours eu de la considération pour les hommes courageux. N'est-ce pas fidèle Magog ?

Magog :
Bien sûr, ma chère Reine. C'est pourquoi je serai totalement d'accord avec toi si tu décidais d'abolir cette vieille coutume qui consiste à estropier les jeunes garçons de cinq ans, ainsi que les hommes réduits en esclavage.

Thalestris :
Cette vieille règle provient de la peur que les Gagariens avaient créée à l'époque de la Reine Otrere, quand ils pouvaient combattre totalement.
Et depuis que nous sommes en paix avec eux, il y a ce traité qu'elle a établi avec la tribu soumise des Gagariens, en établissant le Festival de Printemps entre autres normes.

Phoebe :
Mais tu sais, les hommes sont forts par nature. Durant le Festival de Printemps, j'ai en ai rencontré un qui est terriblement fort pour un Gagarien. Nous avons bu la dernière fois beaucoup de "petite eau" de seigle ensemble, et après cette "vodka" nous sommes devenus de joyeux amants.

Myrto, en lui souriant et en la taquinant :
J'ai remarqué qu'il revenait tous les ans vers toi, Phoebe, et cela fait déjà quatre ans.
Peut-être que ton amoureux si fort n'est pas un Gagarien, mais un Scythe libre de la tribu de Spadines qui se déguise en Gagarien ?


Thalestris, souriant aussi à Phoebe :
Ou le Roi Spadines lui-même te serrant fortement contre lui, mon amie dévouée ! Il est suffisamment espiègle pour avoir fait ça !

Phoebe, devenant toute rouge :
Tu veux dire que je couche avec le Roi des Scythes libres durant toute la période du Festival de Printemps, depuis quatre ans ?

Thalestris :
Oui, Phoebe. Mais ne t'inquiète pas, je ne te blâme pas.
Je sais ce que l'on ressent de l'amour d'un homme fort, à travers ce que j'ai connu avec Alexandre, qui n'était pas un Gagarien non plus !
Cela m'a juste appris que Spadines semblait préférer fusionner avec nous, plutôt que de nous combattre.

Myrto à Thalestris, en regardant en même temps Magog :
Ne penses-tu pas qu'il est temps pour toi d'annoncer un changement à la foule au dehors, à la faveur de l'acte héroïque de Vanya, Reine Thalestris ?

Thalestris :
Tu as raison, et comme je vois que tout le monde ici sera d'accord avec ma décision de Reine, je vais m'adresser à mes Amazones du balcon !

Thalestris se poste alors au balcon de la salle du trône. Et le silence se fait soudainement.

La Reine allait faire une importante proclamation :
Peuple de Thémiscyre, vous êtes au courant que mon fils Vanya a sauvé ma fille, Anya, d'une mort cruelle. Il mérite une récompense et sera donc appelé "Vanya le héros" à partir de ce jour.
Mais vous savez très bien que Vanya est de fait un garçon, et qu'il deviendra un homme fort.
Aussi, ai-je décidé en tant que votre Reine et en qualité de descendante du Dieu Arès, qui nous a parlé à toutes et à tous à travers cet événement extraordinaire, d'abolir désormais l'estropiage des jeunes garçons de cinq ans et des hommes asservis également, à Thémiscyre et dans tout mon royaume !

Le peuple :
Longue vie à Thalestris, notre Reine ! Longue vie à Vanya, le petit héros !

Magog derrière la Reine applaudit avec Myrto. Et Phoebe montre à Vanya et à Anya comment le faire.

Second épilogue : La rébellion d'Antianiracl et son bannissement en "Vieille Albanie" (actuellement l'Azerbaïdjan)  

Antianiracl, une Amazone d'âge mur, connaissait la nouvelle règle de Thalestris concernant les jeunes garçons de cinq ans.
Mais un jour, elle voulut l'ignorer délibérément en public sur la place du marché à midi.

Antianiracl :
Viens ici jeune Gagarien ! Tu as maintenant cinq ans et tu connais la vieille coutume.

Le jeune Gagarien, tout tremblant :
Non, non ! Je ne veux pas que tu abîmes mon corps ! Pitié ! Pitié !

Antianiracl, le tirant violemment par les cheveux, et se mettant à crier :
Je t'ai dit de venir, jeune esclave. Alors, tu obéis !

Le jeune Gagarien, toujours tremblant :
Je promets d'être toujours obéissant. S'il te plaît, ne m'estropie pas ?

Soudain la Reine Thalestris apparaît, suivie par Magog. Elle a été appelée en urgence par ses fidèles Myrto et Phoebe, qui se tiennent aussi à ses côtés.

La Reine Thalestris :
Arrête ça immédiatement, Antianiracl ! C'est un ordre !

Antianiracl :
Je n'ai pas d'ordre à recevoir de la femme d'Alexandre le Grand !

Thalestris, en colère :
Comment oses-tu t'adresser à la Reine des Amazones de la sorte, à ta Reine, pauvre folle d'Antianiracl ?

Magog était derrière la Reine avec un javelot, tandis que Myrto et Phoebe avaient sorti leurs épées pour protéger Thalestris parmi la foule, juste au cas où...

Antianiracl essaya d'attaquer la Reine, avec la masse qu'elle avait voulu utiliser contre les genoux du jeune garçon. Mais Thalestris l'évita et lui frappa violemment le visage. Antianiracl avait mordu la poussière et était à ses pieds.

Toutes les Amazones avaient vu la tentative de meurtre contre la Reine, et elles savaient qu'Antianiracl allait souffrir pour ça.

Il y eût un grand silence.

Thalestris à Antianiracl :
Tu n'es plus une Amazone, Antianiracl. Je te bannis de Thémiscyre et de mon royaume !
Magog te transportera dans un chariot, et t'abandonnera à la frontière de la "Vieille Albanie" !

Magog, avec une voix ferme :
A tes ordres, ma Reine !

Thalestris à Antianiracl... :
Tu voulais estropier ce jeune Gagarien après m'avoir tuée, n'est-ce pas ?

...puis à Phoebe :
Eh bien, Phoebe, prends cette masse et frappe Antianiracl au genou droit et à l'épaule gauche !

Phoebe obéit immédiatement à la Reine, et Antianiracl s'évanouit sous les lourds assauts.

La Reine Thalestris à Myrto, sa première lieutenante, en criant pour être entendue par tout le monde :
Au nom du Dieu Arès, mon ancêtre, je donne sa pleine vigueur à la nouvelle interdiction d'estropier les jeunes garçons de cinq ans, et même les hommes à notre service dans mon royaume. Que cela soit connu à Cyme, à Myrine, à Ephèse et à Smyrne !
Et je veux aussi que tout le monde soit au courant de mon décret plus au nord, au-dessus de la Mer Noire, aussi loin que Lykastia et Khadesia et que mes villages le long du fleuve Don !


                                                                  (A suivre)

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